Home Editorial Riches de notre bois, pauvres de notre innocence

Riches de notre bois, pauvres de notre innocence

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Dans quelques jours s’ouvrent à Brazzaville les travaux du Sommet des trois grands bassins forestiers du monde. Le bassin du Congo, le bassin de l’Amazonie et le bassin de Bornéo Mékong sont au monde ce que le poumon est au corps humain. Ils aspirent et expirent l’air de la planète, aidant à réguler une atmosphère dont la tendance est au réchauffement irrémédiable. La vaste forêt du Congo, celle immense de l’Amazonie et le grand couvert végétal commun de Bornéo sont trois poumons. Oui, nous savions qu’avec le bois, nous pouvions tirer de grandes ressources de nos forêts.
Depuis la colonisation, nous savons que le bois était une ressource importante à l’exportation. Nos six pays (Cameroun, Gabon, Centrafrique, République démocratique du Congo, Guinée Equatoriale et Congo) ont fait beaucoup pour livrer du bois tropical aux pays d’Europe. Mais il y a aussi en Asie du Sud-Est six autres pays (Chine, Birmanie, Thaïlande, Laos, Cambodge et Vietnam) qui disposent de vastes étendues boisées soufflant de l’Oxygène vital à l’Est du monde. Ces deux poumons s’allient à celui de l’Amazonie pour compléter l’armature écologique de la planète.
A Brazzaville les 26, 27 et 28 octobre 2023, les peuples de la pauvreté vont dialoguer avec les Nations de l’opulence autour de cette «maison commune» dont parle le Pape François, notre mère terre. Il ne s’agira pas de marchander et de trancher dans l’arrogance, mais de tenir un discours raisonné autour du futur de cette planète. Pour une fois, il s’agira de dire que nous sommes pauvres sans doute, mais le bois dont regorgent nos forêts est un bien précieux dont la préservation garantit la survie à tous. Comment faire pour la sauvegarde d’une humanité dont l’industrialisation des uns a des effets néfastes chez tous ?
Il ne s’agira pas de «chantage écologique» comme je l’ai lu dans une certaine presse. Il s’agira seulement de faire agir le bon sens pour que dans 50 ans, moins sans doute, les villages côtiers ne disparaissent pas ; que les climats ne se fassent pas plus chauds et que les pluies ne deviennent pas «plus méchantes».

Albert S. MIANZOUKOUTA

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