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Son 14 juillet…

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Le 14 juillet dernier n’a pas été une date quelconque sur le calendrier. C’était, dans la ferveur du FESPAM renaissant, la traditionnelle fête nationale française dont nous avons suivi les belles images de solidarité des nations défilant sur les Champs Elysées, à Paris. Mais ce fut aussi l’occasion de ce rituel qui voit généralement converger vers la Case de Gaulle tout le gratin brazzavillois. Les officiels congolais, français ou expatriés sont venus en nombre écouter le discours de l’Ambassadeur François Barateau.
Une évocation du travail accompli pendant les quatre années précédentes, au Congo et avec les Congolais. Emotion et surprise dans la foule lorsque l’Ambassadeur annonce qu’il en est à son dernier 14 juillet au Congo, puisqu’arrivant à la fin de son mandat. Son successeur sera une femme, Mme Claire Bodonyi «à laquelle, je suis sûr, vous réserverez le meilleur accueil». Un ange passe, une page se tourne, peut-être la meilleure dans la relation toujours particulière entre la France et le Congo.
Naturellement, le roulement des ambassadeurs à leur poste est une chose connue et intégrée. En fonction de l’actualité, celle dont ils sont les acteurs principaux ou celle dont ils sont chargés d’atténuer les effets. Ainsi a-t-on pu parler de bons ou de mauvais ambassadeurs ; de bons intermédiaires entre leurs pays d’origine et les pays d’accueil. Pour le cas de M. Barateau, il ne sera pas question de se demander s’il a été bon ou non à son poste. Mais, en attendant de revenir sur ce dossier dans nos colonnes prochainement, il suffit de noter qu’aucune crise majeure n’a affecté la relation France-Congo pendant ces quatre ans.
On peut même soutenir le contraire: c’est au cours de ces quatre dernières années, qu’un Président français, M. Emmanuel Macron, est venu à Brazzaville. La France a également mis son épaule à la roue pour faciliter les négociations toujours ardues entre le Congo et le Fonds monétaire international. Amateur de rumba, l’ambassadeur Barateau peut aussi s’enorgueillir d’une relance du secteur culturel au Congo où la France s’engage à restaurer le CFRAD, par exemple. Nombre de nos artistes comptent parmi les amis de la France dont ils ont reçu un coup de main pour l’épanouissement de leur art ou de leur talent.
Mais, naturellement, la relation entre la France et le Congo, et même plus généralement entre la France et l’Afrique est loin de se limiter aux poignées de main entre braves. Entre elles a toujours plané l’ombre d’un passé dont certains ne veulent voir que les écueils, surtout en temps de disettes. De ce point de vue, l’Ambassadeur Barateau peut se targuer d’avoir toujours eu les extincteurs à portée de main, pour maitriser tout départ de feu éventuel.
La Semaine Africaine salue un ami qui s’en va, et lui souhaite une carrière prospère là où il sera appelé à servir avec, toujours, cet humanisme ruisselant qui est aussi sa marque de respect des autres. «Les départs ne sont pas la dimension la plus agréable du métier de diplomate», a affirmé l’Ambassadeur. Mais la diplomatie est aussi «l’arme» efficace pour desserrer les nœuds coulant des crispations qui s’annoncent. Il y faut de la compétence, c’est-à-dire, encore une fois, de l’humanisme en action.

Albert S. MIANZOUKOUTA

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