Home Editorial Vous avez dit : «3e mandat?»

Vous avez dit : «3e mandat?»

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Le Sénégal brûle et pourrait brûler encore davantage tant les passions sont dans la rue. La condamnation, et l’incarcération possible de l’opposant Ousmane Sonko ont mis le feu aux poudres. Entre ses partisans, qui disent flairer une manœuvre politicienne pour écarter l’opposant de la compétition électorale en 2024, les proches du Président Maky Sall qui s’arc-boutent sur la seule volonté de voir appliquée la sentence judiciaire, la détermination semble égale.
Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor et dirigeant du parti panafricaniste du PASTEF, estime que sa condamnation à deux ans de prison dans une affaire de meours est inique. Il a déjà appelé ses partisans à descendre dans la rue. Bilan des violences de ces derniers jours : 18 morts. Même si des signes d’apaisement ont été remarqués ces dernières heures à Dakar, la capitale, l’avenir ne s’annonce pas serein tant les deux camps s’arcboutent sur leur bon droit supposé. Et ne veulent pas céder. La situation est délicate. Mais qui puisera dans le bon sens les moyens de l’apaisement. Qui perdra volontairement la face ?
La suspicion reste la plus forte, nourrie par le silence du Président Maky Sall que ses opposants accusent de vouloir briguer un troisième mandat que lui interdit la Constitution. Le troisième mandat est la tentation de tous les présidents africains. Ils arrivent au pouvoir au nom de son refus, mais s’y installent en jurant que le leur n’est pas «vraiment» un troisième mandat. Les artifices et les tours de passe-passe deviennent chez eux la norme qu’ils refusaient à leur prédécesseur. Que le Président Sall parle. Que l’opposant Sonko se plie aux règles de justice. L’un et l’autre ne pourront pas régner au palais sans donner des gages de sérieux.

Albert S. MIANZOUKOUTA

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