C’est le mois réputé le plus difficile dans plusieurs familles. Les dépenses énormes effectuées en période des fêtes se payent maintenant. Cette année encore avec l’augmentation des coûts des denrées alimentaires et autres produits de première nécessité, les Congolais tirent le diable par la queue après avoir sabré le champagne et ingurgité des tonnes de bières, en menant une vie de pacha durant les fêtes en décembre.

Difficile traversée du mois de janvier 2024 pour certains. Aux cris de joie entendus, comme aux feux d’artifice des 25 et 31 décembre tout comme le 1er janvier; aux vœux de nouvel an souhaités mutuellement dans les rues, familles et milieux professionnels font désormais place aux inquiétudes financières. Si les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire retrouvent le calme des jours ordinaires après des nuits aux sons et ryhtmes de Roga-Roga, de Tidiane Mario, des Gangourains de Vinny Baltazard, de David Kassa, etc. Janvier est long comme un jour sans pain. Le début de la pénitence financière, dira-t-on. Le jeûne forcé s’invite même dans certains ménages où la fête a fait vider les congélateurs de leurs provisions. La faute donc aux dépenses immodérées de décembre.
La fête aura en tout cas été belle malgré la crise économique, nous l’avons constaté. Le virement des salaires avant Noël avait boosté le moral. Achats des vêtements des enfants, des épouses, de nouveaux costumes pour des jours spéciaux, déjeuners et dîners dignes des grandes soirées avec toujours au menu “:Saka-saka, haricot, les très prisés cuisses de poulets ou quelques autres mets traditionnels….

Qui sème le vent récolte la tempête

Le feu de la galère en ce mois de janvier consume déjà les ménages, surtout à Pointe-Noire et Brazzaville, deux grandes agglomérations habituées aux grands rassemblements durant les périodes festives. C’est dans cette atmosphère dite de “gérons les provisions avant le virement du 25 janvier 2024”, que beaucoup se transmettent les vœux de nouvel an. Les prières sont tournées pour certaines d’entre elles, vers le Président de la République et le Ministre en charge des finances Jean-Baptiste Ondaye, pour un virement qui sauverait les fonctionnaires de leur galère en janvier. Pas que. Dans le privé, les employés miseraient également sur le prêt d’un parent ou un ami fonctionnaire pour espérer tenir jusqu’à la fin du mois de janvier, car la période de la paie oscille entre le 31 et le 5, le 6 voire 10 du prochain mois selon les entreprises. La galère de janvier a même trouvé son petit nom dans les rues de Brazzaville: la janvoise. On dirait une maladie contagieuse comme ces grippes chroniques dont souffrent actuellement les Congolais.
Le Congo est laïc, nous dira-t-on, mais il est- porté par la foi de ses nombreux fils et filles. Pourquoi ne pas donc croire au miracle financier en janvier?

Hordel
BIAKORO-MALONGA