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A L’ASSEMBLÉE NATIONALE : Le Gouvernement s’explique sur les accords avec le Rwanda

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Isidore Mvouba

Face aux députés réunis le 10 novembre dernier en séance de questions orales avec débats au Gouvernement, le Premier ministre Anatole Colinet Makosso a expliqué le sens des accords signés entre le Congo et le Rwanda. «Il n’a jamais été question d’une cession des terres, mais d’une autorisation expresse d’occuper», a-t-il dit. Les travaux étaient dirigés par Isidore Mvouba, président de l’Assemblée nationale.

Sept députés ont posé des questions à cinq membres du Gouvernement. Le premier, est le chef de file de l’opposition, Pascal Tsaty-Mabiala. Il est revenu sur les accords conclus entre le Congo et le Rwanda dans plusieurs domaines de coopération, mais qui suscitent une vive émotion auprès de l’opinion.

Anatole Collinet Makosso
Anatole Collinet Makosso

Il s’agit de la cession des terres et la mise en concession d’une partie des activités de la zone spéciale de Maloukou qui, selon l’orateur, ne sont pas bien compris dans le pays. «Ne sont-elles pas fondées, les aspirations légitimes du peuple congolais qui vous accusent de bradage de nos richesses et de leur souveraineté? Selon les difficultés prévisibles du Gouvernement à répondre aux compensations résultant de l’arrêt des subventions dans un secteur aussi sensible et à l’effet multiple, pourquoi avoir donné pretement suite et curieusement aux recommandations du FMI?», s’est-il interrogé.
Très attaché au sort des collectivités locales, le député Louis Gabriel Missatou a plaidé pour une rétrocession des recettes locales recouvrées par les services des impôts pour le compte de ces collectivités. «Ce n’est pas une dette ou de l’aumône que nous réclamons, c’est notre argent ! », a-t-il signifié.
Le député Sylvain Samba voulait connaître les raisons de l’échec de la politique d’assainissement dénommée «Opérations villes, villages et habitations propres», instaurée en 2018 par le Premier ministre Clément Mouamba.
Marie Jeanne Kouloumbou, députée de Boko, a déploré l’absence d’encadrement juridique réglementant le secteur de l’agriculture et de l’élevage en République du Congo.
Le député Jules Junior Romarick Oyo Embounou a rappelé au ministre des Transports, la promesse faite le 28 février 2023 sur la reprise des vols de la compagnie ECAIR pour le mois de mars 2023. «Force est de constater que cette relance n’est toujours pas effective».
Les autres préoccupations des députés ont porté sur l’éducation, le conflit entre hommes et faune, etc.
Dans ses réponses aux six questions, Anatole Collinet Makosso a voulu dissiper les malentendus autour des accords de partenariat public-privé, signés avec le Rwanda et sur la question de l’autorisation expresse d’occuper.
Pour le Premier ministre, il n’a jamais été question d’une cession de terres. «Il s’agit d’une autorisation expresse d’occuper prévue par nos textes. C’est une mise à disposition provisoire assortie de plusieurs conditions reprises dans le décret portant autorisation provisoire d’occuper octroyée à une société rwandaise de droit congolais pour une durée de 20 ans, afin de mettre en place un projet agro-pastoral, dans la réserve foncière de l’Etat, située dans le district de Yamba, département de la Bouenza», a-t-il précisé.
Il a indiqué que le Gouvernement tient à prendre des engagements qui ne compromettent nullement les intérêts des générations futures. «Ces terres ne sont pas données à une personne étrangère, mais à une société de droit congolais à capitaux étrangers», a-t-il nuancé.
S’agissant du parc industriel de Maloukou, le Premier ministre a précisé qu’il s’agit là aussi d’une concession dans le cadre du partenariat public-privé.
Sur les mesures gouvernementales de riposte contre la chereté de la vie, notamment la hausse du prix de carburant, Anatole Colinet Makosso a levé l’équivoque: «Nous ne sommes pas soumis au diktat du FMI; nous discutons durement. Toutes les mesures arrêtées avec le FMI sont en train d’être exécutées. Les ressources que nous mobilisons du fait de la réduction des subventions sont affectées dans la politique sociale», a-t-il indiqué.
Parlant de la décentralisation, il a dit que celle-ci est en marche. Pour lui, l’assainissement des villes et villages doit relever de la responsabilité des collectivités locales. Le Premier ministre a promis de transformer la circulaire de Clément Mouamba en une loi pour qu’elle soit plus contraignante.
Quant à la reprise des vols de la compagnie nationale ECAIR, le ministre Honoré Sayi a simplement déclaré: «Lorsque vous avez cinq aéronefs et qu’il y en a un qui soit fraichement rentré d’une révision et qui se trouverait sur le tarmac de l’aéroport international Maya-Maya; lorsque vous avez le cœur à l’ouvrage au regard des fonctions qui vous ont été confiées et que vous avez l’assurance de vos techniciens que tout cela était possible, il y avait de bonnes raisons de dire qu’ECAIR devait prendre l’envol». Le moteur d’un des avions doit aller en révision.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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