Home National DESARMEMENT, DEMOBILISATION ET REINSERTION DES EX-COMBATTANTS : Le rendez-vous manqué de Kinkala

DESARMEMENT, DEMOBILISATION ET REINSERTION DES EX-COMBATTANTS : Le rendez-vous manqué de Kinkala

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Les ex-combattants
Les ex-combattants

Le jeudi 8 juin dernier à Kinkala, devait avoir lieu le lancement du programme désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) au profit des ex-combattants du département du Pool. Tout était fin prêt quand, à la dernière minute, la cérémonie a été annulée sans aucune explication, au grand dam des ex-combattants présents dans la salle de conférences de la préfecture et de quelques délégations qui avaient effectué le déplacement.

Un rendez-vous manqué. Et pourtant, tout a été mobilisé pour que ce programme, maintes fois repoussé, démarre enfin. Il s’agit de désarmer, démobiliser et réinsérer les ex-combattants du département du Pool.
Que ça soit du côté du Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants ou du PNUD, personne n’a osé donner d’explications sur ce report. Aucune délégation officielle n’était présente à Kinkala.
L’accord sur le projet «consolidation de la paix et démarrage du processus DDR dans le département du Pool», a été signé avec le PNUD, en 2018. Il est d’un montant de 8.300.000.000 de francs CFA. Le Congo n’arrivait pas à honorer sa contrepartie qui s’élevait à 2 milliards de F.CFA pour le démarrage effectif du projet. Le reste des 6.300.000.000 de francs CFA devront être déboursés par les partenaires techniques et financiers.
Les ex-combattants commençaient à s’impatienter. Ils voulaient le démarrage effectif du programme. Le Pool étant désormais pacifié, la paix y règne. Le HCREC (Haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants) a tenté de consolider cette paix à travers quelques programmes avec ses partenaires du PNUD, le Fonds japonais et l’USAID.
Cependant, pour que cette paix soit effective, il fallait qu’il y ait le démarrage effectif du DDR. Il est vrai que le Congo a connu quelques difficultés à financer ce programme.
On peut, toutefois, s’interroger si le blocage ne vient pas d’ailleurs, notamment des engagements des uns et des autres protagonistes.
A signaler qu’en vertu des accords de paix signés le 23 décembre 2017, le pasteur Ntumi s’était engagé à «faciliter le ramassage des armes détenues par les ex-combattants», et le Gouvernement à garantir «le processus de démobilisation, de réinsertion professionnelle, sociale et économique des ex-combattants après le ramassage des armes».
Ces appuis ne devaient pas être considérés comme une récompense destinée aux ex-combattants, ni comme un droit de ceux-ci, mais plutôt comme un mécanisme de protection de la société civile et de consolidation de la paix, en assurant la réinsertion économique des ex-combattants chômeurs, et en priorité ceux qui détiennent les armes et qui les remettraient volontairement.
En effet, si le Congo continue de connaître des troubles armés, c’est que des armes circulent encore dans le pays et des anciens miliciens des guerres passées n’ont toujours pas été tous réinsérés dans la vie socio-économique.
Il existe encore des groupes résiduels d’ex-combattants n’ayant pas encore bénéficié de la réinsertion socio-économique, sans oublier les ex-combattants mal réinsérés.
Ce constat reste une réalité à ne pas ignorer; ces ex-combattants constituent une réserve d’individus facilement mobilisables par des personnes susceptibles de trouver des prétextes pour perturber la paix.
Parallèlement à cette activité, il faut aussi prendre en considération les groupes résiduels d’ex-combattants auto démobilisés, démobilisés et qui, malheureusement pour de multiples raisons, n’ont pas été réinsérés socialement et économiquement dans l’exécution des précédents programmes. L’ensemble de ces groupes résiduels d’ex-combattants doit être pris en compte pour éviter de créer des tensions inutiles.

C. A. YABBAT-NGO

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