Home National ECONOMIE : La Banque mondiale insiste: la diversification s’impose!

ECONOMIE : La Banque mondiale insiste: la diversification s’impose!

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(Suite de l’édition N° 4189)

*Selon le Comité national économique et financier, tenu le 24 mars 2023, à Brazzaville, l’économie connaît une reprise, mais celle-ci a été entravée par la baisse du PIB de la production pétrolière en dépit de la bonne tenue des cours de pétrole. En conséquence, le taux de croissance du PIB a été estimé à 1,4 % en 2022 après une récession de 1,5 % en 2021. En 2023, la croissance du Congo s’élèverait à 3,7%. Quel commentaire faites-vous à ce sujet?
**La baisse continue de la production pétrolière sur trois années consécutives depuis 2020, nous rappelle l’urgence d’un changement de modèle économique. Bien qu’il soit projeté une reprise à la hausse de la production pétrolière en 2023-2024, cette reprise reste incertaine; et même si elle arrive, les projections de long-terme prévoient une baisse tendancielle de la production pétrolière due au tarissement des puits de pétrole et à la baisse de la demande mondiale des énergies fossiles à cause de la transition vers des énergies propres ou vertes. Certes le retour de la croissance commencée en 2022 va continuer en 2023 conformément à nos propres projections, mais elle n’est pas suffisante pour réduire la pauvreté de manière substantielle aux vues de la croissance démographique. Il faudra plus que doubler ce niveau de croissance espérée de 3.7% chaque année au cours de la décennie pour pouvoir retrouver le niveau de revenus par habitant de la République du Congo de 2014, avant le choc pétrolier, et réduire sensiblement les niveaux de pauvreté. Le gouvernement devrait donc accélérer les réformes, y compris celles proposées par le Mémorandum Economique et la mise en œuvre du nouveau PND, pour une transformation structurelle de l’économie congolaise.

*L’agriculture, branche fondamentale de l’économie nationale qui emploie plus de 50 % de la population, reste pauvre, déséquilibrée et archaïque. Le Congo recourt aux importations qui s’élèvent à plus de 100 milliards de francs CFA chaque année pour satisfaire ses besoins alimentaires. L’agriculture traditionnelle reste prépondérante. Que faire pour relever ce défi?
**Une mobilisation importante des ressources publiques comme privées est incontournable avec une focalisation sur l’innovation agricole; les infrastructures essentielles telles que la réhabilitation des routes rurales et leur maintenance, l’infrastructure de commercialisation, l’accès à l’eau et à l’électricité; une meilleure gouvernance (organisation des coopératives, environnement des affaires, accès au crédit) dans le secteur agricole et le développement du capital humain et des compétences. Par ailleurs, face à la hausse des températures et à la modification des régimes de précipitations, il est essentiel que les agriculteurs en particulier les plus petits et les plus vulnérables soient informés de l’impact de ces changements sur les rendements des cultures et puissent avoir accès à des variétés de semences plus résistantes. La promotion d’une agriculture climato-intelligente est essentielle car elle peut accroître la productivité, renforcer la résilience, faire baisser les émissions de gaz à effet de serre (GES). Elle peut également contribuer à l’augmentation des revenus et donc à la réduction de la pauvreté, tout en réduisant la déforestation et les émissions qui en résultent, et en préservant la riche biodiversité du pays. La Banque mondiale accompagne les efforts de la République du Congo pour relever ces défis. Par exemple, le Projet d’appui aux activités économiques inclusives et résilientes au changement climatique en République du Congo (ProClimat Congo) soutient les petits agriculteurs dans la production résiliente et dans l’accès aux chaînes de valeur pour lutter simultanément contre la pauvreté et appuyer la diversification économique, en tenant compte des exigences du changement climatique d’une manière inclusive.

(A Suivre)

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