L’Université Marien Ngouabi de Brazzaville est paralysée depuis jeudi 4 janvier 2024 à 7h, à la suite d’un mot d’ordre de grève générale illimitée lancé la veille par le collège intersyndical de cet établissement d’enseignement supérieur. La raison de ce mouvement de grève tient, selon les dirigeants des syndicats, au non-respect des revendications des travailleurs par les autorités.
La grève s’annonce suivie par les enseignants. Elle a été décrétée lors de l’assemblée générale tenue au siège du syndicat national des enseignants du supérieur (SYNESUP), à Bayardelle, sous la houlette des principaux dirigeants de l’intersyndical, notamment Léon Makita Ndoumba, pour le syndicat du personnel non enseignant su supérieur (SYPNES), Bienvenu Mpapougou, pour le syndicat national de l’Université (SYNALU), et Jean Didier Mbele, pour le compte du SYNESUP). L’Assemblée portait sur un seul point : la suite donnée à la déclaration du 27 décembre dernier portant sur leurs principales revendications.
Le collège intersyndical a suivi le compte rendu fait par sa coordination sur les revendications contenues dans la déclaration du 27 décembre 2023. Après débats, les syndicats ont constaté avec amertume qu’aucune négociation n’a eu lieu avec les autorités compétentes; le salaire du mois de décembre 2023 n’a toujours pas été payé ; les heures diverses dues et de vacation ne sont pas payées; le remboursement des retenues sur le salaire de novembre 2023 des syndicats et mutuelles n’a pas été effectué; la révocation du directeur administratif et financier (DAF) et du délégué du contrôle budgétaire de l’Université Marien Ngouabi n’est pas toujours effectuée; le protocole d’accord déposé sur la table du gouvernement par la coordination de l’intersyndicale n’a toujours pas été signé.
De ce qui précède, le collège intersyndical a décidé de l’arrêt du travail et réitère les exigences des travailleurs, précisément «le remboursement des retenues (219.050.204 FCFA) des syndicats et mutuelles de l’UMNG détournées sur les salaires de novembre 2013; la révocation de M. Yoka André, DAF de l’UMNG et de M. Ngoubou Toussaint, délégué du contrôle budgétaire auprès de l’UMNG; le paiement des heures diverses dues et de vacation; la signature du deuxième protocole d’accord, gage d’une paix sociale à l’Université Marien Ngouabi».
Dans la déclaration publiée à l’issue de la réunion, le collège intersyndical «met en garde quiconque tenterait de récupérer cette déclaration à des fins politiques».
Ces dernières années, l’Université Marien Ngouabi connaît de nombreux soubresauts en raison des mouvements d’humeur à rebondissement des enseignants et des autres personnels qui revendiquent régulièrement les meilleures conditions de travail.
Gaule D’AMBERT
