La Plateforme sur l’Histoire de Bacongo a rendu un hommage vibrant et symbolique à l’un de ses membres fondateurs, pilier et président d’honneur, homme d’Etat, ancien ministre, et ancien député de Mbanza Ndounga, mais aussi homme de lettres, homme de mémoire et de parole, Bernard Tchibambelela, décédé le 21 mai dernier à l’âge de 79 ans. C’était, le dimanche 1er juin 2025 à Brazzaville. Le focus, moment à la fois intime et communautaire, a été organisé à son domicile. Il a rassemblé membres de la plateforme, proches, historiens, habitants, amis, partenaires et sympathisants.
Placé sous la supervision de Quentin Pena, secrétaire général, administrateur, ce moment de mémoire a été animé par Jean Jacques Samba, premier vice-président du Bureau exécutif, et Florentin Balandamio, président de la commission thématique Histoire et origine de Bacongo. Dieudonné Loussakou, président du Bureau exécutif en a assuré la modération.
Il a été rendu hommage à l’engagement inlassable du disparu pour la valorisation du patrimoine historique de l’arrondissement 2-Bacongo. Il a été ponctué par les récits vivants des anecdotes significatives, et des témoignages puisés dans la riche contribution du ministre Tchibambelela à la Plateforme. Il a permis de revisiter les grandes étapes de l’histoire de Bacongo, ses figures emblématiques, ses moments fondateurs et, surtout, la vision d’un arrondissement uni par la conscience de son passé. Il a été aussi appuyé par des extraits des interventions passées, témoignages et écrits du disparu.
‘’Plaidoyer sur l’histoire de Bacongo, hommage à Bernard Tchibambelela’’, tel a été le thème de ce focus qui traduit la profonde gratitude de la plateforme envers un homme d’exception. «Par sa vision, il a su éclairer notre route, par son engagement, il a bâti des fondations solides pour notre plateforme, aujourd’hui encore vivantes et porteuses d’espoir. Rendre hommage à Bernard Tchibambelela, ce n’est pas simplement évoquer ses fonctions ou ses réalisations visibles. C’est saluer la profondeur de son influence, la force tranquille de ses convictions et l’humanité qui guidait chacun de ses pas», a-t-on appris.
Sa vision ne se limitait pas à prévoir l’avenir, mais à le construire avec et pour les autres. Il savait fédérer, faire émerger des idées nouvelles, et les transformer en projets durables, porteurs de sens. Sa capacité d’écoute, sa rigueur mêlée de bienveillance, faisaient de lui un leader rare et respecté. Son engagement allait bien au-delà des discours. Il se manifestait dans sa circonstance, son humilité, et sa fidélité à la communauté. Il s’investissait autant dans les grandes causes que dans les petits gestes quotidiens.
Aux membres de la plateforme, il leur avait souvent parlé de La Glacière, ce lieu disparu mais vivant dans sa mémoire, qu’il appelait avec tendresse «notre Glacière», dont il est l’auteur d’un poème magnifiant ce lieu, qui a été déclamé par le président Dieudonné Loussakou. L’auteur y voyait un symbole de jeunesse, de liberté et un passé qu’il chérissait profondément. Et, il concluait: «Je ne t’oublierai jamais. Parlons-en toujours». (En 2009, il a publié deux ouvrages de bonne facture, qui ont marqué les esprits: ‘’Le commerce mondial de la faim, stratégie de rupture positive au Congo-Brazzaville’’, paru aux éditions L’Harmattan et ‘’Sur les ailes du temps-itinéraire d’une enfance africaine’’, un roman autobiographique, paru aux éditions Paari, Brazzaville). (Notes de la rédaction).
Bernard Tchibambelela était de ceux qui comprenaient que l’histoire ne se transmet pas uniquement dans les manuels, mais dans les voix, dans les gestes. Avec sa disparition, ce n’est pas seulement un homme qui s’éloigne à jamais. «C’est une bibliothèque entière qui s’est consumée, emportant avec elle les savoirs, les récits, les luttes et les mémoires d’un peuple qu’il n’a jamais cessé de servir. Père fondateur et président de la plateforme, il en fut l’âme. Sans lui, cette initiative n’aurait sans doute jamais trouvé l’élan, la force ni la légitimité qu’elle connaît aujourd’hui parmi les Bacongolais», a-t-il été relevé.
Alain-Patrick
MASSAMBA
