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HAUSSE DE PRIX DU CARBURANT : «Ce n’est pas un diktat du FMI !»

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Dans le cadre de l’exécution des 48 mesures arrêtées avec le Fonds monétaire international (FMI), le Gouvernement va procéder le 15 juillet à l’augmentation du prix de l’essence à la pompe de 30%, soit une hausse de 150 F.CFA. Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso était les 3 et 4 juillet derniers face au patronat congolais, aux représentants des associations des transporteurs en commun, des associations des consommateurs, les représentants des confessions religieuses ainsi que de la police et de la gendarmerie nationale. Pour leur annoncer la décision et mesurer l’impact de cette hausse et du contenu des accords signés avec le FMI.

Vendue à 625, l’essence à la pompe passera à 775 F.CFA le litre. Le Premier ministre a rappelé que le Congo avait conclu avec le FMI, un programme de facilité élargie de crédits, assorti de 48 mesures qu’il fallait respecter.
Pour Anatole Collinet Makosso, le passage à la 3e revue était conditionné par l’augmentation du prix à la pompe des produits pétroliers de 65%. «Ceci n’est pas un diktat du FMI. C’est un programme que nous avons conclu nous-mêmes. Nous devons aussi comprendre que c’est une réalité économique pour permettre une gestion optimale et un fonctionnement normal des sociétés de production et de distribution de produits pétroliers de chez nous. Le FMI nous a simplement conseillé», a-t-il justifié.
Et d’indiquer: «Nous sommes producteurs de pétrole. Nous avons une partie du brut qui nous revient. On aurait pu le vendre à l’étranger. On envoie seulement une partie. L’autre partie est transformée sur place. Ce brut est mis à la disposition à la CORAF qui le transforme, raffine et l’envoie à la pompe. Par rapport aux charges, le prix du carburant devrait être à 1000 F.CFA, le litre de l’essence. Le Gouvernement a dit qu’on ne devrait pas vendre à ce prix-là. D’où la subvention pour que les prix restent bas, alors que cet argent aurait servi à financier la santé, les voiries urbaines, assainir la ville. Autour de nous, tous les pays ont augmenté les prix du carburant. C’est une réalité économique. Le FMI a conditionné l’évaluation de la troisième revue à l’augmentation des prix de carburant. Nous avons décidé d’augmenter de 30% le super. Pour le gas-oil, nous le serons en décembre ou janvier prochain. Entre temps, nous allons préparer un certain nombre de mesures d’accompagnement pour que le peuple comprenne l’importance de ce que nous sommes en train de faire».
Le patronat congolais a pris acte du contenu de cette communication et a sollicité que le Premier ministre autorise d’échanger avec les ministres sectoriels. «Ensuite, nous reviendrons vers lui pour déballer les mesures que le secteur privé va proposer pour palier à l’impact lié à cette augmentation dans un contexte économique très difficile», a déclaré Paul Obambi.
Cette décision a été plutôt bien reçue par les associations des transporteurs en commun qui attendent des pouvoirs publics des mesures d’accompagnement. «La dernière augmentation du prix du carburant remonte à 1994. Ces tarifs sont restés les mêmes jusqu’aujourd’hui. Nous pensons que nous allons nous asseoir avec le Gouvernement pour voir comment satisfaire les usagers et les patrons. Nous attendons les mesures d’accompagnement. Nous demandons à la population de ne pas s’inquiéter. L’intersyndicale est bien placée, nous allons regarder ce qui va arriver avec les pouvoirs publics», a déclaré Bienvenu Mabiala, vice-président de l’intersyndicale des transporteurs en commun du Congo.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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