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LIVRES : Les amateurs se sont pressés à la foire du livre

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L’assistance pendant la conférence inaugurale

L’Ecole supérieure de gestion et d’administration des entreprises au Congo (ESGAE) a abrité du 15 au 19 mai 2024 la deuxième édition de la foire du livre de Brazzaville (FOLIBR). Organisée par les éditions ICES et LMI, cette initiative s’est voulue une véritable semaine culturelle pour les Brazzavillois, en particulier pour les étudiants et les passionnés du livre.

Pendant ces cinq jours divers livres exposés par les éditeurs étaient à la fête.
La cérémonie d’ouverture officielle, le 15 mai, a connu une affluence importante des étudiants démontrant ainsi leur engouement croissant pour la lecture. On y a noté également la présence des auteurs, des représentants de maisons d’édition et des responsables de l’ESGAE. Elle a été marquée par la conférence inaugurale du Dr Mathusalem Nganga-Mienanzambi intitulée: «L’œuvre de Henri Djombo, entre métatextualité et doublure».
Introduisant cette conférence inaugurale, Marcel Baloula, secrétaire général de l’ESGAE, a ainsi édifié l’assistance: «Le livre est important dans la vie d’un homme. Lire permet de lutter contre le vieillissement du cerveau, d’améliorer sa mémoire, son empathie, son imagination mais aussi de prendre une pause. La lecture possède de nombreux avantages et bienfaits. Elle permet d’apprendre de nouvelles choses et de se former, de voyager à travers le monde, de développer son vocabulaire et son expression orale. La lecture peut grandement contribuer au développement personnel, dans le sens où vos lectures auront un impact sur votre esprit».
Passant en revue la production littéraire d’Henri Djombo (romans et pièces de théâtre), le Dr Mathusalem Nganga-Mienanzambi a dit: «L’œuvre d’Henri Djombo présente à ce jour une grande cohérence scripturale tant sur le plan thématique que scripturale. D’une production à l’autre, son écriture semble se structurer selon une logique de métatextualité dans le sens de Genette ou d’effets de miroir et de doublure systématique telle que préconisée par Anthony Mangeon. Une production littéraire marquée par l’économie et la critique sociologique».
Justifiant la métatextualité ou l’effet de miroir, le communicant a indiqué que ‘’l’écriture de Djombo, se perçoit comme un effet miroir avec l’omniprésence de Joseph Niamo, doublure ou posture de l’auteur, se retrouvant dans la quasi-totalité de sa production littéraire.
Métatextualité ou effets de miroir. L’écriture de Djombo se perçoit comme un effet de miroir avec l’omniprésence de Joseph Niamo qui, tel un mort vivant, se retrouve dans la quasi-totalité de la production littéraire de Djombo.
Doublure ou posture de l’auteur. Djombo se diffracte dans une multitude de doubles. Pour s’en apercevoir, il faut d’abord relever les liens étroits qui s’établissent entre économie et politique. En effet, plusieurs personnages de Djombo sont économistes, dirigeants et hommes politiques (Niamo est économiste de formation et garde cette posture dans toutes les créations où il apparait par son travail et sa détermination, il est successivement, conseiller de ministre, auditeur des entreprises industrielles, directeur de la Conac… On notera, ensuite, une écriture fondamentalement économique et écologique, qui structure largement son œuvre. Enfin, il faut retenir la sensibilité historique qui fait de ces récits autant de chroniques de l’Afrique coloniale et postcoloniale avec toutes ses réalités…‘’
Par ailleurs, des conférences et table ronde avec des intervenants aux profils différents ont été organisées chaque jour. Un panel de thèmes riches et variés. On peut citer: «Quelle politique du livre au Congo-Brazzaville?», développer par le Pr. André Patient Bokiba; «Foires, festivals culturels, salon du livre, quels en sont les enjeux pour les artistes et écrivains (essayistes, romanciers, dramaturges)», par Thierry Lorel; «La nouvelle génération des femmes dans la littérature congolaise», par Mireille Opa-Elion et Chanterelle Piya
La FOLIBR a pour but de faire connaître la production intellectuelle congolaise, des auteurs et écrivains, ainsi que les maisons d’éditions congolaises. L’ambition étant de faire connaître le livre et de promouvoir la lecture sous toutes ses formes ainsi que la production intellectuelle des pays participants; de développer les circuits de diffusion du livre, de favoriser la coédition, d’inciter les investissements dans le domaine de l’édition et des arts graphiques; de favoriser le contact professionnel entre les auteurs, éditeurs, bibliothécaires et libraires; de stimuler le goût de la lecture, de promouvoir le livre scientifique et technique, tout comme le livre pour enfants.
La deuxième édition de la FOLIBR a été un envol pour garantir cet événementiel. Des élèves, des étudiants, des professeurs, des chercheurs et professionnels y ont trouvé leur compte. Avec les exposants qui ont répondu présents, il y a lieu de croire qu’à la prochaine, plusieurs éditeurs et institutions seront de la partie. «Même si le métier d’éditeur connaît des difficultés, il faut encourager les Congolais à créer des maisons d’édition. Nous n’avons pas plus de dix éditeurs au Congo. Comparé aux autres pays africains, nous sommes à la traine ! Alors que dans presque tous les pays, ce sont des associations d’éditeurs qui organisent les différents salons du livre et, l’Etat ou les communes les accompagnent. Le président Denis Sassou Nguesso avait soulevé ce fait et encourageait les diverses associations à organiser ces manifestations. Un décret fut d’ailleurs signé… Ce deuxième essai est une continuité pour marquer une nouvelle étape dans le développement intellectuel du pays, en faveur de la liberté d’expression et de contribuer au débat général sur la responsabilité sociétale, culturelle et artistique», a dit Alain Kounzilat, initiateur de cette foire. Avant d’ajouter: «Nous sollicitons toujours une adhésion massive des entreprises pour une meilleure coopération Nord/Sud et apporter une contribution significative à la recherche scientifique et à l’environnement».
A la visite inaugurale des stands d’environ 6m² couverts, une foule compacte s’est pressée pour découvrir les ouvrages proposés en dépit de la défection de certains participants qui ont fait réserver des stands et n’ont pu honorer leur engagement. Des étudiants, les yeux brillants et sourire aux lèvres, ont cherché avec une excitation fébrile les derniers ouvrages sorties. Un exemple dans les stands de cette foire du livre : une file très longue pour rencontrer l’initiateur de cette foire. Les propos des curieux et des sachants, qu’ils soient adolescents ou plus avancés dans l’âge adulte, sont unanimes: «Cette foire du livre de Brazzaville est une belle initiative pour dynamiser un secteur plein d’avenir en République du Congo: la lecture».
Avant la clôture de la FOLIBR, un grand prix du Groupe ICES a été remis à l’ESGAE pour ses diverses publications.

Viclaire MALONGA

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