Home National SANTE : Le CSI d’Iloupanga manque de tout

SANTE : Le CSI d’Iloupanga manque de tout

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Clément Dieudonné Daniel Nzahou

Infirmier diplômé d’Etat, généraliste, Clément Dieudonné Daniel Nzahou a été nommé le 15 octobre 2023, chef du Centre de santé intégré (CSI) d’Iloupanga, à 24 km du district de Kimongo (département du Niari). Cet agent de santé, qui a pris ses fonctions le 26 octobre 2023, éprouve toutes les peines du monde à piloter son établissement sanitaire. Il nous l’a fait savoir dans l’interview qu’il nous a accordée.

*Monsieur Nzahou, dans quel état avez-vous trouvé le CSI d’Iloupanga ?
*Merci pour l’attention particulière que vous accordez aux CSI de l’hinterland. Aussitôt nommé, j’ai effectivement pris mes fonctions le 26 octobre 2023. Le CSI d’Iloupanga est composé d’un long bâtiment divisé en plusieurs compartiments qui abritent le logement du chef de centre, la salle de consultation, la salle de soins, la pharmacie qui n’existe que de nom, le bloc d’accouchement, la salle d’hospitalisation et la maternité. Il y a une autre maison divisée en quatre chambres où sont logés les agents et à côté se trouvent les sanitaires. Le personnel est composé d’un agent diplômé d’Etat que je suis, d’un agent technique de santé, de trois agents relais communautaires dont deux filles. Soit un total de cinq agents.

*Quelles sont les pathologies les plus fréquentes que vous enregistrez dans votre centre?
**Les pathologies les plus fréquentes, sur notre aire de santé qui va de Kikassa 2 à Iloupanga, sont le paludisme qui constitue la première cause de consultation au niveau du CSI, suivi des maladies sexuellement transmissibles (MST). Viennent ensuite les maladies diarrhéiques, les infections pulmonaires aigues, les vers intestinaux (ascaris, ankylostomes), les maladies saisonnières comme la conjonctivite, la toux et la grippe.

*Votre plateau technique est obsolète. Comment faites-vous pour soigner vos patients?**Tout nous manque. Après avoir consulté le patient, on lui prescrit une ordonnance. Mais le patient éprouve des difficultés pour acheter les produits à Dolisie. Avec le peu d’argent perçu lors des consultations, le chef du centre se rend à Dolisie pour se ravitailler en produits pharmaceutiques de première nécessité à la direction départementale de la Santé. C’est plus pénible pour une femme qui accouche la nuit. On n’a pas d’életricité. Du coup, on pratique les accouchements avec les lampes-torches. En cas de complication, on transfère la malade à Kimongo ou à Dolisie. Le manque de moyens roulants fait que beaucoup de femmes décèdent sur le lit d’accouchement ou en cours de route.

*Auriez-vous un appel à lancer à l’endroit des autorités ?
**Le CSI d’Iloupanga, créé en 1972, fait figure de parent pauvre. Il n’a pas de pharmacie, de microscope, ni de réfrigérateur pour conserver les vaccins. Je demande aux fils et filles natifs d’Iloupanga de venir aider le CSI, au lieu d’attendre seulement les campagnes électorales pour venir distribuer les tee-shirts.

Propos recueillis par
Equateur Denis
NGUIMBI

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