SOUDAN : L’ONU craint une guerre civile totale

Une frappe aérienne a fait au moins une vingtaine de morts et des dizaines de blessés à Omdourman, dans la banlieue de Khartoum, pendant que les affrontements entre l’armée et les paramilitaires sont dans leur douzième semaine. Ce bombardement meurtrier a été condamné, dimanche 9 juillet 2023, par Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU.
L’ONU a prévenu que le Soudan était au bord d’une guerre civile totale potentiellement déstabilisatrice pour toute la région, au lendemain de la mort de dizaines de civils dans un raid de l’armée de l’air dans un quartier résidentiel de Khartoum. Selon le ministère de la Santé, le bombardement survenu le samedi a fait 22 morts et un grand nombre de blessés parmi les civils. De leur côté, les Forces de soutien rapide (FSR), paramilitaires en guerre contre l’armée depuis le 15 avril, ont dénoncé la perte tragique de plus de 31 vies et de nombreux blessés.
D’après les habitants, l’armée de l’air a encore frappé dimanche 10 juillet, le centre de Khartoum aux abords du Palais présidentiel. Des combats à l’arme lourde opposaient également les deux camps dans de nombreux quartiers du Sud de la capitale, et des frappes aériennes ont été signalées à Omdourman, la plus grande ville du Soudan. En près de trois mois de guerre entre les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo et les troupes du général Abdel Fattah al-Burhane, près de 3000 morts ont été recensés, un bilan très sous-estimé, avec des corps jonchant encore les rues inaccessibles.
Près de 3 millions de Soudanais ont été forcés de quitter leur maison, dont plus de 600.000 pour l’étranger, principalement en Egypte et au Tchad. L’ONU dénonce une absence totale de respect du droit humanitaire et des droits humains.

A.-P. MASSAMBA