L’attaque d’une église pentecôtiste dimanche dernier en Ituri relance la crainte d’un enserrement de l’Afrique centrale. Attribuée à l’AFDL, rébellion d’inspiration islamiste, cette attaque n’a pas surpris grand monde. Dans la cocotte-minute que représente cette région de la République démocratique du Congo, il y a bien longtemps que les affidés de l’Etat islamique ont placé cette partie de l’ex-Zaïre en coupe réglée.
Et que la situation y enfle pouvant déboucher sur un embrasement des populations en faveur d’une solution d’incontrôlable. D’escarmouches en conflagrations, petites guerres et trafics d’armes ont créé dans la zone des abris pour djihadistes. Et des zones d’influences religieuses là où il n’y en avait pas. L’Afrique centrale semblait hors de portée de la grande agitation terroriste qu’on voit au nord et à l’ouest du Continent.
Nous nous berçons de l’illusion que les Al Khadra, Boko Haram et autres CNI sont loin de nous, les attaques chaque année plus meurtrières des activistes musulmans nous montrent que nous ne sommes jamais bien loin de l’œil du cyclone. Le terrorisme fondamentaliste se joue de nos traditions et n’a que faire des groupes et démarches de paix. Fussent-elles séculaires.
Dimanche, c’est une église pentecôtiste qui a été soufflée. L’année d’avant, c’était un prêtre qui avait été assassiné. Des années auparavant la zone avait été secouée par un fait scabreux, l’enlèvement de trois prêtres assomptionnistes qui avaient été et dont les corps n’ont jamais été retrouvés à ce jour. Appels du Pape et suppliques des fidèles n’y ont rien fait. La venue du Pape François le 31 janvier prochain à Kinshasa, a-t-elle servi de prétexte pour remuer le couteau dans une plaie toujours ouverte ?

Albert S. MIANZOUKOUTA