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AFFAIRE ÉPHREM NGOULA : La justice a requis trente ans de travaux forcés à l’encontre des six accusés

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Les six condamnés pour le meurtre d’Ephrem Ngoula

Parmi les affaires de la session criminelle de la Cour d’appel de Pointe-Noire, il y avait celle de feu Éphrem Ngoula où des suspects étaient poursuivis pour homicide volontaire et complicité d’homicide volontaire. Le procès, commencé le 24 août dernier, a pris fin le jeudi 21 septembre 2023. Reconnus coupables, les six accusés ont été condamnés à 30 ans de travaux forcés, assortis de 15 millions de francs CFA d’amende.

Les six accusés avaient été arrêtés et déférés à la Maison d’arrêt de Pointe-Noire, il y a de cela deux ans. Leur âge varie entre 21 et 33 ans. Éphrem Ngoula est-il mort noyé ou a-t-il été assassiné? Telle était la principale préoccupation des juges et des avocats.
Les deux thèses se sont affrontées à la barre. Le Président de la Cour d’appel, Etienne Loemba, a mené des confrontations. Les avocats de la défense ont, bec et ongle, bataillé pour faire triompher l’idée selon laquelle la victime est morte noyée. Ils ont introduit deux demandes: la déportation sur les lieux du drame et le retrait du rapport d’expertise réalisé par le médecin légiste, estimant qu’il était incomplet.
Dans la première demande, la défense voulait faire constater de visu les incohérences que cette expertise était incomplète. Le trajet accompli entre le nommé Salgado et la victime sont contradictoires. Le ministère public a répliqué que cette requête se heurtait au fait que les accusés avaient brûlé les habits de la victime, rendant la manifestation des preuves matérielles impossible. En règle générale, quand on est innocent, on ne brûle pas les habits d’un noyé. Sauf à vouloir cacher des éléments de preuve, comme les habits ou le téléphone portable.
Avec de tels éléments, l’accusation a maintenu la conviction qu’Éphrem avait bel et bien été tué. Pour elle, le téléphone et les habits brûlés contenaient des preuves compromettantes qui pouvaient permettre à mettre en doute leur innocence.
Dans leur plaidoirie, les avocats de la partie civile de feu Éphrem, assassiné le 28 novembre 2021 ont exigé des dommages et intérêts, une somme d’un milliard de francs à chaque accusé. Malheureusement, cette demande a été contestée par les avocats de la défense, estimant que le dossier était vide. «On ne condamne pas une personne et on ne l’envoie pas à la potence sans une preuve solide», ont-ils indiqué.
Pour le procureur général, le crime était volontaire. Par conséquent, il n’a trouvé aucune circonstance atténuante aux prévenus.
Les accusés ont insisté sur la thèse de noyade, un alibi de défense qui n’a convaincu personne.
Ils ont été reconnus coupables de crime d’homicide volontaire et complicité d’homicide volontaire. En répression, et conformément à la loi, les six accusés ont été condamnés à la peine de 30 ans de travaux forcés et à une amende de 15 millions de francs CFA chacun. Il s’agit de Bith Kiakouama Nkouka, Jordy Laurent Mapouka, Bredney Narlye Yann Kombo, Emmanuelle Salgado et Merveille O’neil Itsika. Ils avaient trois jours pour se pourvoir en cassation. Des recours qu’ont promis de faire leurs avocats.
Au terme du procès, l’avocat de la famille du défunt, Me Guillaume Bakoueté, a dégagé un sentiment de satisfaction, en estimant que la loi a été respectée. Pour l’oncle de la victime, Jacques Philippe Nkaya, la justice a dit le droit.
A rappeler qu’Ephrem Ngoula, 25 ans, est sorti de son domicile le 28 novembre 2021 et n’est plus jamais revenu. Son corps fut retrouvé à la morgue de Pointe-Noire où il avait été ramené par un pêcheur. Les six accusés étaient sortis avec lui et ont maintenu la thèse de la noyade.

Madocie
Déogratias MONGO

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