Octogénaire. C’est ce que l’on peut retenir de la paroisse Saint François d’Assise qui fut fondée à Brazzaville, en 1937, comme troisième mission catholique après la cathédrale Sacré-Cœur et la Basilique Sainte-Anne du Congo et qui a célébré ses 86 ans cette année.
Dimanche 15 octobre 2023, 28e dimanche ordinaire du temps ordinaire, les paroissiens arborant le pagne paroissial imprimé pour la circonstance ont vécu un triple événement: l’ouverture de l’année pastorale 2023-2024 sous le thème de l’année pastorale de l’archidiocèse de Brazzaville: «Tous appelés, d’un seul cœur, à continuer la construction de notre Diocèse» (Aggée 1, 8); la célébration du jubilé des 86 ans et la fête patronale paroissiale en différée qui allait se célébrer le 4 octobre dernier. C’est l’abbé Vincent Massengo, vicaire général de Brazzaville, chargé du clergé, modérateur de la curie, coordonnateur du comité de suivi du directoire diocésain, qui a célébré cette messe, la première du genre depuis sa nomination comme vicaire général, en lieu et place de Mgr Bienvenu ManamikaBafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville empêché. Cette messe jubilaire placée sous le signe de l’unité, animée par la chorale paroissiale Jean Pierre Morizur, a été concélébrée par une dizaine de prêtres, dont les abbés Servais MoumockoLoupeth, curé de la paroisse jubilaire et Brice Armand Ibombo, ancien secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo (CEC). L’éclat de ce triple événement a été rehaussé de la présence de Mme Jacqueline Lydia Mikolo, ministre des Petites et moyennes entreprises et de l’artisanat et de plusieurs autres personnalités civiles.
Mme Dorothée Ouetinigue Mambani, vice-présidente du Conseil pastoral paroissial a, au début de la messe, situé la chrétienté sur cette œuvre des missionnaires qui a pris racine en 1937 en terre congolaise. «Située à l’entrée du village Bacongo, appelée d’abord, paroisse catholique du Plateau, la paroisse Saint François d’Assise est l’œuvre des pères missionnaires spiritains. Elle est la deuxième paroisse de Brazzaville après la cathédrale Sacré-Cœur, initialement baptisée paroisse Saint Hippolyte. A l’origine, elle fut une paroisse des Européens et des chrétiens du village Bacongo. Sa fondation s’est faite progressivement: 1913 marque le début de l’œuvre missionnaire, 1926, la construction de la chapelle en briques par le père Côme Jaffe. Cette chapelle servira pendant 10 ans et étant devenue trop petite, elle fut transformée en école villageoise et remplacée par une église d’une architecture moderne, avec pour curé le père Ange Dréan. D’après le père Maurice Briault, de juin 1933 à 1937, la fondation de la paroisse est attribuée au vicaire apostolique Paul Biechy, du fait que c’est lui qui, dans une lettre en date du 29 décembre 1939 demande l’autorisation à l’évêque et au Conseil général de la Congrégation du Saint Esprit, l’ouverture d’une deuxième résidence à Brazzaville pour les pères missionnaires qui résidaient encore à la cathédrale à cette époque. Bien que plusieurs dates avaient été évoquées (1913, 1926, 1937), c’est l’année 1937 qui a été retenue comme date officielle, pour deux raisons: l’installation des pères missionnaires sur les lieux; l’existence d’un registre dans lequel était consigné la célébration du premier baptême dans cette paroisse cosmopolite, le 18 avril 1937, dont ses paroissiens viennent de tous les quartiers de Brazzaville.
Dans son homélie, l’abbé Vincent Massengo a invité le peuple de Dieu à prendre part au banquet nuptial du Seigneur comme le stipule l’évangile du jour dans Matthieu 22, 1-14. «Ces 86 ans nous ramènent à la genèse de notre paroisse Saint François d’Assise. Ils nous font penser à tous les prêtres qui y ont été missionnés. Souvenons-nous d’eux, méditons sur leur vie et imitons leur foi». La paroisse Saint François d’Assise, c’est aussi la figure emblématique du père Jean Pierre Morizur qui y a longtemps servi. Il a vu passer plusieurs générations de prêtres congolais, dont Emile Biayenda grand séminariste en stage dans cette paroisse et Barthélemy Batantu, enfant de choeur. Qui eût cru qu’un prêtre congolais serait curé de Saint François d’Assise? L’Eglise de Jésus n’appartient à personne, elle n’a pas de patrie ni de nationalité. Elle est l’Eglise de l’homme et pour l’homme afin que l’homme vive sa vocation première en tant qu’image et ressemblance de Dieu», a souligné l’abbé Vincent Massengo.
Pascal BIOZI KIMINOU
