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ASSEMBLÉE NATIONALE | SÉANCE DES QUESTIONS ORALES AU GOUVERNEMENT / Diplomatie : neutralité entre la RDC et le Rwanda

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Isidore Mvouba

Une séance de questions orales avec débats au Gouvernement s’est tenue à l’Assemblée nationale lundi 18 décembre 2023, dans le cadre de la deuxième session budgétaire de la quinzième législature. Elle était consacrée, essentiellement, aux questions des relations bilatérales entre les deux Congo, les érosions dans la partie nord de Brazzaville, la situation sociale des agents de la SOPECO qui cumulent 35 mois de salaires impayés, etc. C’était sous la direction de son président, Isidore Mvouba. Le Gouvernement était conduit par le Premier ministre, Anatole Colinet Makosso.

Les préoccupations

Les débats n’ont pas été pointus. C’était, comme qui dirait, le moment de faire rendre gorge au Gouvernement. Pascal Tsaty-Mabiala (chef de file de l’opposition) a voulu savoir la nature actuelle des relations que le Congo entretient avec la RDC et quelle est sa position dans le conflit qui oppose ce pays au Rwanda.

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Anatole Collinet Makosso

Le député Ulrich Ngoma Mboukou (PCT) a, quant à lui, interpellé la ministre de l’Enseignement supérieur sur les difficultés de délivrance des relevés des notes et des diplômes à l’Université Marien Ngouabi.
Le député Exaucé Ibam (PCT) a manifesté son indignation quant au manque d’attention porté sur le glissement des terrains dans les quartiers de Massengo, Congo-Chine, Domaine, Jacques Opango, Makabandilou, Nkombo, Trois poteaux, ainsi que le chômage des jeunes.
Sylvain MBemba (UDH-Yuki) a abordé la question de la situation sociale des 222 agents de la SOPECO qui cumulent 35 mois de salaires impayés.
Enfonçant le clou, Patrick Gandzia (PCT) a dénoncé l’arrêt des travaux de la route Enyellé-Bouanila-Dongou…

Les Réponses

Dans ses réponses, le Premier ministre a commencé par rappeler que la RDC est le grand voisin et partenaire stratégique économique de la République du Congo.
Pour lui, «le conflit entre la RDC et le Rwanda, deux pays avec lesquels le Congo développe les relations d’amitié et de coopération très fortes ne saurait remettre en question les liens séculaires que nous avons avec ses deux pays frères».
Et d’ajouter: «Prendre position pour l’un ou l’autre protagoniste dans le conflit qui les oppose reviendrait à remettre en cause la diplomatie d’équilibre et les efforts qui sont menés pour accompagner le dialogue sous régional et la diplomatie internationale. Cette position de neutralité positive a des avantages certes. Elle nous permet de maintenir un dialogue actif à la fois avec la RDC et le Rwanda pour faire avancer la grande cause de la paix».
S’agissant du phénomène des érosions hybrides dans les plus grandes villes du pays où l’action des eaux de ruissellement déstabilise les masses entières de sols, le Premier ministre pense que cela s’explique aussi en partie par une forte occupation anarchique du terrain par les populations.
Il a indiqué que la loi de finances 2023 a prévu l’inscription d’un milliard 800 millions de francs CFA pour le traitement des érosions et glissements de terrains. Elle prévoit au titre du budget 2024 une inscription de 2 milliards 500 millions de francs CFA. «Ces allocations s’avèrent très maigres au regard de l’ampleur des travaux à réaliser. A titre d’illustration, les travaux de traitement des érosions de Kombo s’élèvent à 18 milliards 105 millions FCFA; de Mfilou 32 milliards 888 millions de F.CFA, et du lycée scientifique 29 milliards 105 millions de francs Cfa», a-t-il déclaré, tout en annonçant la mise en place d’un comité interministériel de lutte contre les érosions.
A cette question des érosions, le Gouvernement avait indiqué en 2017 qu’il fallait trouver 20 milliards pour y faire face. «On n’a pas pu les avoir. Dans l’entre-temps, d’autres érosions se sont ajoutées. Ce qu’on peut faire maintenant, c’est d’intervenir pour arrêter ou bloquer là où c’est grave. Pour cela, il faut de la ressource sûre et mobilisable, même préalable. Qu’est-ce qu’il faut faire, il faut réfléchir», répondait en son temps Clément Mouamba.
Sur l’abandon des travaux de la route Enyellé-Bouanila-Dongou, le ministre d’Etat Jean Jacques Bouya a justifié cette situation par les difficultés de paiement et de ressourcement du fonds routier.
De son côté, le ministre Gilbert Mokoki a annoncé la mise en service de l’imagerie médicale, l’IRM et le scanner au CHU-B.
En matière de ressources humaines, il a indiqué que le pays compte actuellement 11.967 personnels de santé dont 8177 personnels intervenants dans la chaîne restreinte. Parmi lesquels 1216 médecins et 868 sage-femmes.
S’expliquant sur les difficultés d’obtention des relevés des notes et des diplômes à l’Université Marien Ngouabi, la ministre Delphine Emmanuelle pense que les conditions de délivrance de ces pièces subissent l’influence de l’augmentation exponentielle du nombre d’étudiants qui produit un impact sur les conditions de leur délivrance et prolonge le délai de traitement au service de la scolarité.
Interpellé sur la situation sociale des agents de la SOPECO, le ministre Juste Léon Ibombo a répondu que celle-ci remonte aux tares de sa création, mais aussi à l’imputation du centre des chèques postaux au profit du ministère des Finances, auxquels s’est ajouté un nouvel environnement technologique, économiquement libéral, peu contraignant chez les clients.
Il a annoncé quelques mesures de modernisation de la SOPECO. «Un comité de direction extraordinaire est convoqué le 22 décembre par son président», a précisé le ministre.

Cyr Armel YABBAT-NGO

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