Nous l’écrivions avec un peu de prémonition la semaine dernière, nous avons vu au concret deux jours après, que M. Donald Trump n’était pas partisan des méthodes douces. Devant les caméras du monde entier, nous avons pu assister à la scène la plus incroyable qu’il nous ait été donnée de voir dans un palais présidentiel, entre deux présidents se disant désireux de mettre fin aux trois ans de guerre en Ukraine, mais divergeant sur le moyen d’y parvenir.
Le Président Trump veut mettre un terme à cette guerre déclenchée par la Russie (lui, soutient le contraire et en fait le reproche au Président Volodymyr Zelensky). A partir de ce malentendu, un quiproquo, tout y est passé. Au point que le Président ukrainien n’a pas été congédié, mais littéralement chassé de la Maison Blanche. Avec le reproche infamant de n’être pas correctement vêtu ; de ne pas savoir dire merci à la puissance américaine qui lui a servi de bouclier !
Le sentiment qui demeure est que le vendredi 28 février à Washington, le monde s’est fracturé. Que les principes édictés et appliqués depuis 1945, se sont lacérés sous nos yeux. Que la diplomatie ne reposait plus sur le respect des normes mais sur le droit de la force. Que les Etats-Unis, résolument, recherchaient toute occasion de faire des affaires dans toute guerre où ils étaient impliqués : des terres rares en Ukraine, en échange du soutien militaire et politique.
Nous avons encore quatre ans devant nous pour voir comment ce nouveau monde va se dessiner. Nous avons le temps de suivre la logique de M. Trump dans l’éclatement du monde multipolaire qui nous a guidés jusqu’ici. Comment la Russie, acteur majeur naguère mais mis au ban de la société avec cette guerre d’Ukraine, réintégrera la communauté internationale et se projettera sur des scènes qui, en principe, comptent aussi l’Afrique. Si la paix, qui semble n’avoir pas disparu du vocabulaire des trois puissances qui demeurent (USA, Russie, Chine), continuera à avoir du sens pour nous tous.
Albert S. MIANZOUKOUTA
