Il y a 31 ans sévissait au Rwanda, en 1994, l’un des génocides les plus meurtriers au monde, qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes. Cette année, comme cela est devenu une tradition, les festivités commémorant ce triste événement se sont déroulées aussi bien à Kigali qu’à travers la planète, où sont disséminés les filles et fils de ce pays qui a su se relever de l’inoubliable drame. Aujourd’hui, le pays a connu un progrès spectaculaire dans quasiment tous les secteurs et sert de modèle.
A Brazzaville, au Congo, le Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza a, comme l’an dernier, servi de cadre à la cérémonie, lundi 7 avril 2025. L’événement patronné par le chargé d’affaires ad intérim de l’ambassade du Rwanda au Congo a réuni les membres de la communauté rwandaise vivant au Congo, plusieurs invités dont Ludovic Ngatse, ministre de l’Economie, du plan et de l’intégration régionale représentant le gouvernement congolais, les membres du corps diplomatique avec à leur tête René Makongo, ambassadeur du
Gabon, doyen du corps diplomatique, Belinda Ayessa, directrice générale du Mémorial.
La cérémonie a débuté par une minute de silence en mémoire des victimes du génocide, et a connu comme temps forts: l’allumage des 31 bougies symbolisant les 31 ans passés et aussi la flamme de l’histoire, la projection d’un documentaire intitulé «Du désespoir à l’espoir» qui retrace les atrocités vécues, le témoignage de Teta Kundwa Ayan, une jeune Rwandaise de 19 ans dans un poème au contenu très émouvant «Quand la nuit déploie son voile», puis les allocutions du coordonnateur résident du système des Nations unies au Congo, Abdourahamane Diallo, et du chargé d’affaires ad intérim de l’ambassade du Rwanda au Congo, Casimir Nteziryimana. Le tout agrémenté par des chansons de recueillement.
Ce génocide perpétré contre les Tutsi, est considéré comme une tragédie humaine, un crime contre l’humanité. Il a tué en majorité les Tutsi, mais aussi les Hutu et autres opposés au génocide. Après ce génocide qui a sévi en 100 jours, le Rwanda s’est totalement transformé ces 30 dernières années. Son dirigeant Paul Kagame et tout le peuple ont fait preuve de résilience. Mu par la force de se relever, de reconstruire et de pardonner, le pays a tourné cette page sombre, avec pour leitmotiv: «Kwibuka» (se souvenir, bâtir, ensemble).
Abdourahamane Diallo a rappelé que depuis 2023, l’humanité commémore le 7 avril de chaque année cette journée selon une résolution des Nations unies. Il a ainsi fait sien le message du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, évoquant ce chapitre effroyable de l’histoire de l’humanité.
Exprimant sa reconnaissance aux autorités congolaises pour leur solidarité à l’endroit du peuple rwandais, Casimir Nteziryimana a défini cette journée comme une occasion d’honorer la mémoire des victimes et de réconforter les survivants. Il a lancé un appel à toutes les nations pour que soient à jamais abolis le négationnisme et la haine.
Aristide Ghislain
NGOUMA
