Home National DRAME DU STADE D’ORNANO : Une bousculade meurtrière endeuille le pays

DRAME DU STADE D’ORNANO : Une bousculade meurtrière endeuille le pays

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Le Premier ministre avec des membres du Gouvernement faisant le constat

La campagne de recrutement des postulants au bénéfice des Forces armées congolaises (FAC) lancée récemment par le ministère de la Défense a tourné au drame à Brazzaville après une bousculade dans la nuit du lundi 20 au mardi 22 novembre 2023 au Stade D’Ornano. Le bilan provisoire officiel est terrible : 31 morts et 145 blessés parmi les milliers de candidats frappant aux portes de l’armée.

Le Gouvernement a mis en place une cellule de crise sous l’autorité du Premier ministre Anatole Collinet Makosso. Il promet de mettre toute la lumière autour du dysfonctionnement qui a endeuillé de nombreuses familles. Une enquête mixte police-FAC a été ouverte pour déterminer les causes du drame et rendre ses conclusions dans les prochains jours. D’autre part l’enquête judiciaire a été confiée au procureur de la République. Le mercredi 22 novembre a été décrété jour de deuil national.
Les circonstances de la bousculade ayant drainé tant de morts, constituent un véritable point d’interrogation auquel chacun s’efforce de trouver une réponse suivant ses propres convictions. D’après des témoins, les victimes seraient des gens qui avaient passé la nuit aux abords du Stade d’Ornano dans l’espoir de voir leurs dossiers de recrutement être pris en premier le matin. La bousculade se serait produite lorsque sous la menace de la pluie, des postulants auraient décidé brusquement de forcer l’entrée dans le stade, pour certains, ou sauter par-dessus le mur pour d’autres. Il y a eu des chutes de victimes. Des personnes ont marché sur elles. Elles sont mortes d’étouffement et de piétinement. Les corps sans vie ont été déposés à la morgue municipale. Au lever du jour, des objets des victimes et des rescapés étaient encore éparpillés dans l’enceinte du stade et à l’extérieur sur la chaussée, traces de la bousculade.
Ce drame, qui a coûté la vie à un nombre élevé de compatriotes, a provoqué un choc et une polémique sur le dispositif de sécurité mis en place par les FAC pour cette opération qui a mobilisé les foules à Brazzaville. Son ampleur a suscité la colère et la déception parmi ceux qui ont perdu leurs amis, un ou plusieurs membres de leurs familles. Pourquoi cela est-il arrivé? Comment cela a-t-il été possible? Pourquoi avoir délocalisé le lieu du dépôt des dossiers? On comprendra difficilement. Certains pointent les responsabilités des autorités et des parents des victimes. Des mesures particulières auraient dû être prises, pensent une opinion, insistant aussi sur la lenteur des secours. Une autre opinion souligne la légèreté des parents qui ont laissé leurs enfants sortir la nuit.
C’est une véritable tragédie pour le pays. Elle aurait pu être évitée. Il reste à attendre le résultat des deux enquêtes ouvertes pour établir les responsabilités.

Jean ZENGABIO

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