Plus les années passent et plus le problème complexe de l’alimentation en électricité se fait toujours prégnant. Les centrales hydroélectriques du pays sont devenues plus nombreuses. Nous avons une centrale à gaz à Pointe-Noire. Et les projections laissent aussi le champ libre à la possibilité de renforcement de nos capacités en la matière, ne serait-ce qu’avec la construction, enfin, du barrage de Sounda, dans le Kouilou.
Ne serait-ce qu’avec la remise en état aussi du plus vieux barrage du pays, celui du Djoué, aux portes de Brazzaville. Ou de l’entretien plus systématique de celui qui lui a succédé dans la chronologie, à Moukoukoulou, dans la Bouenza. Nos potentialités en la matière sont réelles, et la répartition dans les quatre points des acquisitions récentes nous mettent en situation de mieux répondre même aux besoins de populations en exponentielle croissance.
Pourtant, il y a toujours un hic. L’usager ne se satisfait pas de toutes les innovations dont le pays fait l’acquisition. Et il en restera ainsi tant que les bienfaits d’une politique volontariste en la matière ne se traduiront pas en service impeccable chez l’usager. Les chiffres égrenés, indiquant une progressive montée en puissance de la potentialité offerte, ne seront rien si le Congolais lambda n’en vient pas à trouver garanti d’allumer son ampoule 7 jours sur 7 sans s’interroger s’il est ou non en phase de délestage.
Or, quelque bonne volonté que nous mettions à transmettre dans ces colonnes les efforts concrets de la compagnie nationale pour améliorer ses prestations, même le changement de nom de la société jadis d’Etat n’apportera aucun soulagement chez personne. La congolisation, aujourd’hui à la mode dans certaines entités, ne se traduira pas en marque d’orgueil, si les jours passant, plus c’est la même chose. Plus ça change et moins ça change. Pour une bonne part, le travail de notre fournisseur d’électricité s’est informatisé pourtant.
Mais quel intérêt cela aura-t-il si ce n’est pas pour un meilleur accueil du client au guichet, une meilleure information de l’usager, une facturation moins litigieuse et une desserte moins soumise à baisses ? Le devoir citoyen de payer sa facture d’électricité est sacré; il incombe à tous. Mais pourquoi notre fournisseur d’électricité ne s’impose-t-il pas tout autant le devoir de garantir une électricité constante et sûre, et le devoir d’indemnisation pour les dommages qu’elle inflige?
Des transformateurs grillent de temps en temps, des poteaux surchargés s’affaissent, des câbles souterrains sont dévoilés par les pluies et les érosions, pose contestée de compteurs, tension électrique jouant les yoyos et, surtout, black-out récurrents dans les quartiers: ce ne sont là que quelques-uns des désagréments auxquels le Congolais se plie sans rechigner. Et comme la COVID-19 est venue ajouter aux maux anciens, la question sera posée de mille manières, mais reviendra au même point: en sera-t-il toujours ainsi?
Compagnie d’électricité, mettez-nous au courant! Faites-nous connaître les règles du jeu. Les coupures qui interviennent en plein suivi de journal télévisé, de film ou de match; les ruptures intempestives et même les délestages désormais acceptés sans qu’on sache à quelle heure ils s’enclenchent et se désenclenchent sont entrés dans les mœurs tolérées désormais. Mais pas l’obligation de service, semble-t-il.

Albert S. MIANZOUKOUTA