En dépit du relâchement constaté dans le respect des mesures barrières, la courbe épidémiologique de COVID-19 ne cesse de s’aplatir, les taux de contamination journaliers étant très faibles. C’est ce qui a incité plusieurs organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme à plaider pour l’assouplissement du couvre-feu, tandis que les gouvernants continuent d’afficher un optimisme prudent.

La tendance baissière du taux de propagation de la COVID-19 offre davantage au pays un signe d’espoir dans son combat contre la maladie. Et il commence à poindre des expressions d’impatience dans le pays où une frange importante de la population appelle chaque jour un peu plus à une autre phase du plan de déconfinement. On le sent à travers les conversations dans les bus, les marchés et autres lieux de travail. Quelques organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme leur ont servi de porte-voix samedi 12 septembre dernier lors d’une conférence de presse à Brazzaville.
Ainsi, le directeur de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Trésor Nzila, a indiqué que le Gouvernement devrait réduire les horaires du couvre-feu dans les deux grandes villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire, de minuit à cinq heures du matin. Selon lui, le couvre-feu est une option de courte durée. Or, estime-t-il, six mois après son instauration, il est une privation des libertés des citoyens et, en conséquence, devrait soit être ramené de 0h à 5h, soit être purement et simplement suspendu.
Pour Joe Washington Ebina, autre activiste de la société civile et président des Forces unies pour la liberté et la démocratie (FULD), l’ajustement du couvre-feu s’impose pour permettre aux populations exerçant des commerces en soirée de renouer avec leurs activités qui leur faisaient vivre. «Le gouvernement doit penser à ces hommes et femmes (…) qui faisaient vivre leurs familles avec les activités qu’ils exerçaient de 19 heures à minuit. De même le couvre-feu ramené à 20 heures porte préjudice aux populations dès qu’il y a cas de maladie nécessitant leur déplacement vers un centre hospitalier», a-t-il fait savoir.
Quant à Jean Félix Bantantou-Oumba du Conseil de concertation des ONG de développement (CCOD), il a plaidé en faveur de l’augmentation des passagers dans les transports en commun. ‘’Nous proposons que l’on ajoute un passager sur chaque rangée dans les Hiace et les Coaster ; et que l’on passe de 50 à 60 passagers dans les bus STPU; cela pour arrêter le phénomène de morcellement des trajets dit ‘’demi-terrain’’ et l’augmentation des prix de la course’’, a-t-il précisé.
Cet appel pressant se heurte, pour l’instant, à l’optimisme prudent des gouvernants, face à un virus qui se répand très vite. En rappel, le Congo a recensé au 16 septembre son 4980e cas de coronavirus dont plus de la moitié des cas confirmés dans la capitale, Brazzaville, qui demeure le plus grand foyer de contamination. Et la Likouala s’est ajoutée ces dernières semaines sur la liste des départements touchés. Finalement, il ne reste qu’un département vierge de cas de contamination, les Plateaux.

Jean
ZENGABIO