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PARLEMENT : Le Sénat a assis son bureau

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Les sept membres du bureau

Elus lors des scrutins du 20 et 22 août 2023, les 72 sénateurs (dont 22 femmes) ont officiellement pris possession de leurs sièges à la haute chambre du Parlement, le 13 septembre dernier. C’était lors d’une séance inaugurale consacrée au passage de témoin de la 3ème à la 4ème législature. Présidée par Gaston Eyabo, en sa qualité de doyen d’âge, cette session a permis de mettre en place le bureau du Sénat. A l’issue du vote, qui s’est avéré d’ailleurs sans suspense, Pierre Ngolo a été à nouveau porté au perchoir, confirmant ainsi la rumeur qui circulait déjà dans la capitale sur sa reconduction.

Cette élection dont l’issue était déjà connue d’avance et sans suspense, n’a suscité aucun engouement. Les candidats proposés aux différents postes à pourvoir n’avaient pas d’autres adversaires. La discipline du parti oblige: l’opposition s’est abstenue à présenter des candidats au vu du rapport d’équilibre des forces politiques.

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Pierre Ngolo

C’était une liste unique dont les noms aux différents postes ont été proposés par Théophile Adoua, au nom du groupe parlementaire de la majorité présidentielle. Le poste de deuxième secrétaire revenant de droit à l’opposition, le nom de la candidate a été proposé par Gaspard Kaya Magane (UDLC). Il s’agit de l’unique sénatrice de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), Mme Elisabeth Mapaha, ancienne mairesse de la commune de Mossendjo.
Cette élection des membres du bureau apparaît comme une simple formalité, car les dés étaient déjà jetés. La composition des membres déjà connue bien avant le vote. Trois ont été reconduits et quatre ont fait leur entrée au bureau.
A la grande surprise des alliés du PCT qui, une fois de plus, s’en sortent frustrés. Comme dans les autres institutions, le PCT s’est encore taillé la part du lion avec cinq membres au bureau et un seul pour ses alliés (deuxième questeur) et qui pourront se contenter de quelques postes dans les bureaux des commissions permanentes. Le poste de premier questeur est revenu à André Carole Sassou-Nguesso. Elle s’était présentée à l’élection sénatoriale comme indépendante.
En effet, le PCT et ses alliés de la majorité présidentielle, y compris les indépendants, regroupent 69 sénateurs sur les 72 que compte le Sénat. C’était donc une simple formalité, car les jeux étaient faits d’avance, à Mpila.

Les sénateurs de la 4e législature

Au terme du dépouillement des bulletins de vote, Pierre Ngolo (PCT) a été élu président du Sénat avec 72 voix sur 72 votants. Le poste de premier vice-président est revenu à Ralco Donatien Mouanga-Kitsinga (PCT), qui succède ainsi à Michel Mahinga (PCT). M. Gabriel Ondongo (PCT) a, quant à lui, été reconduit à son poste de deuxième vice-président. Julien Epola (PCT) a aussi conservé son poste de premier secrétaire. Les autres membres du bureau sont des nouveaux. Il s’agit d’Elisabeth Mapaha (UPADS), deuxième secrétaire; André Carole Sassou-Nguesso (Indépendante), première questeure; Pierre Justin Makosso (RDPS), deuxième questeur.
Pour cette 2ème législature, il n’y a pas eu de requêtes en constatation venant de la Cour constitutionnelle.
Dans son discours inaugural, Pierre Ngolo a fait observer une minute de silence en mémoire des victimes des inondations et du séisme qui ont frappé la Libye et le Maroc.
Il a remercié les sénateurs pour la confiance portée sur lui et a promis de ne pas les décevoir, tout en leur exprimant sa profonde gratitude. Pour lui, cette élection le met certes en position de privilégié dont il peut être fier, mais l’investit, d’une lourde charge qui braque sur lui les exigences et les attentes des citoyens, ainsi que de la nation. «Cela me rend perplexe, interrogateur, eu égard à la complexité et à l’immensité de la responsabilité», a-t-il affirmé.
Pierre Ngolo a aussi remercié le Chef de l’Etat pour la confiance renouvelée à son égard. «Je lui dis merci et grand merci pour tous les sacrifices qu’il a consentis et qu’il n’arrête de consentir pour le Congo et pour la démocratie», a-t-il fait savoir.
Fraichement réélu, Pierre Ngolo a indiqué que la démocratie au Congo est désormais un acquis, une réalité vivante qui suit son bonhomme de chemin. «Les élections qui viennent de se dérouler, à l’instar des diverses élections antérieures, témoignent bien de la vitalité de notre démocratie. Ce qui reste à faire, c’est l’amélioration progressive du système électoral, processus dans lequel l’implication de tous est requise», a-t-il déclaré.
Il a appelé les gestionnaires d’institutions, les opérateurs politiques, les acteurs de la société civile et les citoyens à œuvrer ensemble afin de rendre plus performant le dispositif électoral.
Pierre Ngolo a placé cette 4ème législature sous le signe de l’excellence pour que, a-t-il dit, «le Sénat pèse de plus de plus sur l’arène nationale. Notre responsabilité totalement engagée, nous impose de nous mettre véritablement à la tâche. Par l’action et par l’exemple, réunissant les conditions de l’élévation substantielle du coefficient de participation de l’institution Sénat à l’effort national, visant à bâtir un Congo, Etat de droit, plus grand, unitaire et indivisible, décentralisé, laïc et démocratique que proclame l’article 1er de la Constitution», a-t-il affirmé.
Et d’ajouter: «Nous voici dorénavant à l’épreuve et nous n’avons pas le droit de décevoir ceux qui, pendant six ans, ont le regard et l’espoir tournés vers nous. Soyons constructifs, dignes et conséquents. Ennemis jurés de la légèreté et de la complaisance, nous devons nous fixer pour mieux porter un plus au pays pour le bien-être des concitoyens. Nous devons tenir la pari de l’affirmation de notre institution par l’action et par l’exemple».
Après l’élection des membres du bureau, les sénateurs se sont réunis le 14 septembre, en séance plénière consacrée à la mise en place de la commission ad hoc chargée de relire les règlements intérieur et financier de l’institution. Elle est dirigée par Théophile Adoua, secondé par Jean-Marie Andziba Epouma. Gaspard Kaya Magane assure le poste de rapporteur, Paul Soni Benga, celui de secrétaire.
Dans son exhortation, Pierre Ngolo a attiré l’attention des membres de cette commission sur la nécessité de revoir certains articles du règlement intérieur, au risque de n’avoir qu’un seul groupe parlementaire au Sénat, celui de la majorité présidentielle. Le règlement intérieur stipule que pour en avoir, il faut totaliser cinq sénateurs. Or, l’opposition n’a que trois sénateurs. Il faut donc adapter le règlement intérieur à la réalité sur le terrain afin de permettre à la chambre haute du Parlement de disposer de deux groupes parlementaires, évitant ainsi d’être monocolore.

Cyr Armel
YABBAT-NGO

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