La capitale angolaise Luanda, a abrité il y a quelques jours une rencontre entre les parties congolaise et rwandaise, pour aboutir à un accord de paix à l’Est de la République Démocratique du Congo. L’objectif a été de dépasser le simple cessez-le-feu précédemment signé. Pendant les discussions à huis clos, le médiateur angolais a présenté aux deux parties un document visant à aboutir à une solution négociée et pacifique, sous la forme d’un accord de paix durable et définitif.
Le contenu du document avait déjà été au centre des échanges entre le président angolais et ses homologues congolais et rwandais, qu’il a rencontrés séparément au mois d’août. Les parties se sont déjà mises d’accord sur la nécessité impérative de mettre en œuvre un plan de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ce document, initialement présenté par Kinshasa, a été révisé les 7 et 8 août par les trois parties, aboutissant à un plan harmonisé pour neutraliser ce groupe que Kigali considère comme une menace réelle pour les institutions rwandaises.
Les parties ont aussi convenu de renforcer le mécanisme de vérification ad hoc, en intégrant des experts du renseignement des trois pays et en envisageant la possibilité d’associer d’autres parties prenantes pour s’assurer du respect du cessez-le-feu, censé être en vigueur depuis le 4 août.
Toutefois, des divergences subsistent notamment sur les principaux points de l’agenda des autorités congolaises. A ce stade, aucune avancée n’a été enregistrée concernant le retrait des troupes rwandaises du sol congolais. Kinshasa espère aussi obtenir la fin du soutien de Kigali au M23, qui continue de gagner du terrain, en particulier dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu.
Les autres points, tels que les rapports économiques entre les parties congolaise et rwandaise, figurent également à l’agenda. Les ministres des Affaires étrangères de la RD Congo et du Rwanda se retrouveront les 9 et 10 septembre pour poursuivre les discussions, précédées de travaux d’experts prévus à la fin du mois. Sur le terrain, le M23 s’est dit ne pas se sentir concerné par les discussions de Luanda, et poursuit l’avancée de ses troupes vers d’autres localités.
Alain-Patrick
MASSAMBA