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RECONNAISSANCE : Honorer le musicographe Mfumu Di Fua Dissassa

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Mfumu Di Fua Dissassa

Décédé en 2021 à Brazzaville des suites d’une maladie, Mfumu Di Fua Dissassa fut journaliste, auteur, mais également musicographe et, surtout, président du comité mixte scientifique sur la candidature de l’inscription de la Rumba au patrimoine immatériel de l’humanité. L’un de ses proches collaborateurs, Herman Bangui Bayo, journaliste-écrivain et expert de la Rumba congolaise, fait un témoignage sur l’homme dans cette interview.

*Mfumu nous a quittés l’an dernier, que retenez-vous de lui?
**Mfumu fut mon maître, j’ai travaillé avec lui durant quinze ans, et d’ailleurs c’était lui, le président du comité mixte scientifique qui a emmené la candidature de la Rumba à l’Unesco. Malheureusement, il est décédé avant la publication. Il était un passionné et producteur de la musique, et avec moi, nous avons écrit des livres sur la Rumba congolaise. Son livre ”Musique congolaise de 20e siècle”, moi je le qualifie comme la bible de la Rumba congolaise, et si vous avez cet ouvrage, vous avez l’histoire de notre musique de près de 70 ans de vie. Aujourd’hui, il est parti, peut-être tout ce qu’il a laissé comme patrimoine discigraphique et littéraire, on peut créer même une fondation, un centre culturel portant son nom pour qu’on puisse honorer sa mémoire. C’est un monsieur qui a beaucoup contribué pour la musique congolaise des deux rives. Dommage jusqu’à présent rien n’est fait, j’ai l’espoir qu’on fera quelque chose. Personnellement, j’ai initié un ouvrage hommage à Mfumu, préfécé par le Pr Théophile Obenga, postafacé par le ministre de la Culture, où j’ai réuni les musicologues des deux rives et qui ont fait des témognages éloquents sur Mfumu. Donc, je crois que c’est la meilleure manière de l’honorer, mais ce n’est pas suffisant. Je demande aux autorités de voir comment ils peuvent pérenniser le nom de ce grand homme de culture.

*Mfumu a-t-il laissé des projets?
**Nous avions plusieurs projets, des ouvrages en souffrance. On avait même fait une édition spéciale rétro ”Les voyages dans la musique”, les gens ont fait des papeirs sur les différentes chansons, parlant des voyages (mobembo), et il y en a beaucoup d’autres qui traînent, mais s’il y a des gens de bonne volonté, comme dernièrement, le colonel Rémy Ayayos, qui avait accepté de financer ce travail, mais ce n’est pas une seule personne qui peut le faire, il faudrait que l’Etat aussi puisse s’impliquer pour qu’on puisse honorer ce grand homme de culture.

Propos recueillis par
Alain-Patrick MASSAMBA

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