C’est ce que pensent le commun des mortels. Les Brazzavillois s’étonnent de ne plus voir les travaux de réparation des voiries urbaines s’exécuter dans la capitale. Et pourtant, cette opération de charme, débutée la veille du sommet des trois bassins, commençait à faire rêver plus d’un Congolais. De jour comme de nuit, les ouvriers se sont mis à la tâche: traçage des chaussées, revêtement des nids de poules, assainissement, ramassage des ordures, déguerpissement des occupants anarchiques des trottoirs et du domaine public, bâtiments repeints, artères débarrassées des kiosques, objets et engins encombrants, etc.
En tout cas, Brazzaville a revêtu un visage neuf. Mais pour combien de temps? Pouvait-on se demander. Les travaux réalisés sont à mettre à l’actif du sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales du monde, organisé à Kintelé du 26 au 28 octobre dernier, en présence de dix Chefs d’Etat africains (Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Equatoriale), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo (RDC), Faustin Archange Touadera (RCA), William Ruto (Kenya), Brice Oligui Nguema (Gabon), Carlos Manuel Vila Nova (Sao Tomé et Principe), Umaru Sissoco Embalo (Guinée Bissau), Evariste Ndayishimiyé (Burundi), Azali Assoumani (Comores), président en exercice de l’Union africaine et Denis Sassou-Nguesso, Président de la République du Congo et de la Commission Climat du Bassin du Congo, hôte du sommet.
Plus de 4000 participants ont pris part à cette rencontre dont l’objectif était de construire une coalition mondiale pour accélérer la transition énergétique. Pour cela, Brazzaville devrait présenter un visage plus attrayant pour recevoir des invités. Des efforts ont été faits et le pari est gagné.
A noter que ces réalisations ont été faites dans la précipitation comme le Congolais sait le faire à la veille des grands événements. Celles qui peuvent terminer tant mieux, le reste est renvoyé aux calendes grecques.
Bien des travaux engagés se sont arrêtés. Des nids de poules creusés attendent toujours leur revêtement, à l’instar de celui situé à côté de l’immeuble des Italiens, non loin de l’ENAM, à l’entrée de la DRTV et qui créé des embouteillages. Pourtant, les choses ne devraient pas se limiter à la seule dimension des événements d’envergure pour embellir et assainir la ville.
La gestion d’une ville est un travail au quotidien. Elle se construit du jour au jour sur la base des plans d’urbanisation et d’assainissement. Brazzaville manque de tout : l’eau et l’électricité posent problème, les routes sont dans un état de dégradation avancée même en plein centre-ville, les caniveaux et les trottoirs sont abîmés et non pavés ou dallés, notamment en face de la Caisse congolaise d’amortissement (CCA), la devanture de la direction générale de la SOPECO, le passage à niveau (contre-rails) de la gare ferroviaire, la bretelle allant du ministère de l’Economie et des finances à la mairie centrale, etc.
Cet élan de réparation et d’assainissement a donné une lueur d’espoir aux Congolais. Mais depuis la fin du sommet des trois bassins, plus rien ne se fait : les travaux se sont arrêtés au grand dam des Congolais qui voyaient déjà le rêve de transformation de leur capitale se réaliser.
En circulant sur l’avenue de la Paix, la rue Mbochis, les avenues Lénine, Maya-Maya, 5 février, Foch, Beaux-parents, Paul Gascogne, Marien Ngouabi, Simon Kimbangou, les nids de poules sont encore très visibles.
La mairie de Brazzaville qui avait amorcé quelques travaux dans certains quartiers les a abandonnés. Les premières pluies ont transformé ces routes en véritables lacs, rendant la circulation difficile, surtout à Diata, un quartier de Makélékélé.
A vrai dire, Brazzaville, à l’instar des autres villes du Congo, est à reconstruire en commençant par se débarrasser des vieilles bâtisses héritées de la colonisation et qui ne font pas la beauté de la ville.
KAUD
