Brazzaville a abrité du 6 au 7 novembre 2024 un atelier sur ‘’le partage d’expériences sur la concession à long terme comme solution pour la gestion pérenne des corridors routiers”. Ouvert par le ministre d’Etat, de l’Aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier, Jean-Jacques Bouya, cet atelier a regroupé les participants venus des différents pays de la sous-région Afrique centrale et d’ailleurs.
Au nombre des activités de cet atelier, une table ronde sur le thème de «Concession long terme comme solution pour la gestion pérenne des corridors routiers» a rassemblé le 7 novembre aux Tours jumelles de Brazzaville, les délégations du Tchad, du Gabon, du Cameroun, de la République Centrafricaine, de la République démocratique du Congo (RDC), des représentants de l’Union européenne (UE), de la Banque africaine de développement, de la Banque mondiale et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEAC). La rencontre a été organisée par l’UE dans le cadre de son ‘’Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures regionales et nationales’’ (PAGIRN).

Pour le chargé d’affaires ai. à la délégation de l’UE au Congo, Torben Nilson, cet atelier a permis aux participants d’échanger au sujet de la gestion durable des infrastructures routières sur le continent. En se référant au mode de gestion employé par LCR, les pays de la sous-région devraient pouvoir améliorer leurs capacités à planifier, financer et exploiter les infrastructures routières.
Le choix des acteurs d’entretien et de valorisation opéré par le Gouvernement congolais a constitué une étape cruciale dans ce processus de mise en concession de la RN1. Créée pour assurer la gestion et le développement des infrastructures routières du pays, LCR est l’association du constructeur chinois CSCEC (actionnaire majoritaire) et l’entreprise d’ingénierie française Egis, via un partenariat public-privé (PPP) avec l’État congolais. Durant les trente années de concession, la société gestionnaire est engagée à protéger le patrimoine de la RN1, y compris les nationales 2 et 1 bis, en facilitant le transfert de son savoir-faire sur le territoire congolais.
Une autre particularité de cette concession est liée, en effet, à la durée de la concession et à la solidité des installations dont les stations de pesage qui permettent de lutter contre les surcharges. «Le périmètre de concession s’étend actuellement sur la RN1, qui est un corridor stratégique pour le pays. Le modèle de gestion est un modèle intégré, c’est-à-dire que les recettes de péage servent exclusivement à opérer l’entretien nécessaire pour maintenir et préserver cette route dans la meilleure qualité actuelle sur trente années de concession», a dit Jacques Almaless, le directeur général adjoint de LCR.
A noter qu’à côté des travaux d’entretien et de renouvellement de la chaussée, les équipes de LCR mènent régulièrement des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière, ainsi que des actions en faveur des communautés riveraines et de la protection environnementale. Pour les autorités, ce type de partenariat public-privé associant les entreprises chinoise et française a permis de pérenniser l’ouvrage important pour l’économie et la création des emplois. «La construction de la RN1 figurait parmi les priorités de tous les dirigeants de ce pays depuis l’indépendance. Mais le Président Denis Sassou Nguesso a réussi à construire cette route alors que beaucoup n’y croyaient», a déclaré Jean Jacques Bouya. Aussi, a-t-il poursuivi: «La route du développement passe-t-elle par le développement de la route»
En marge de cette rencontre, une visite sur un tronçon de 250 km sur la Route nationale N°1 a été organisée en l’honneur des délégations. La gestion du corridor routier reliant Brazzaville à Pointe-Noire, long de 535 km, est assurée par la concessionnaire La Congolaise des routes (LCR). Les travaux d’entretien et de renouvellement de la chaussée sont financés grâce aux recettes des péages, ont fait savoir les responsables de la LCR. Une démarche appréciée par les délégations ministérielles et les experts de la sous-région. Elles ont pris connaissance des gares de péage de Lifoula, de Yié, de Ngamandzambala et de Kiéni, parcourant 250 km sur la Route nationale N°1 pour se rendre compte de la qualité de la chaussée, des panneaux de signalisation, de la gestion des aires de services, de la coordination des secours en cas d’accident. Dans cette mission, LCR bénéficie du concours des forces de police et de la gendarmerie nationale.
Huit ans après sa mise en service, la RN °1 force toujours l’admiration. Le ministre d’Etat chargé des Infrastructures et des travaux publics de la RDC, Alexis Gisaro, et le ministre centrafricain de l’Equipement et des travaux publics, Eric Rekosse Kamot, ont apprécié l’ouvrage. «Nous allons nous inspirer du modèle de construction et de gestion de cette route pour l’exploitation des infrastructures routières de mon pays. Cela est aussi valable pour la gestion du corridor d’intégration», a promis le Centrafricain Eric Rekosse Kamot.
Pour le représentant de la Commission de la CEMAC, il faut que tous les autres Etats de la sous-région puissent prendre l’exemple du Congo pour la sécurisation de telles infrastructures.
E.M.O