Les activités marquant la célébration du 20e anniversaire du Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC), regroupant les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), se sont tenues à Kintélé, à Brazzaville, du 13 au 16 novembre 2023. Cet anniversaire a été organisé par le secrétariat permanent du Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC), en partenariat avec deux sociétés d’électricité: la société Energie électrique du Congo (E2C) et la Société nationale de la République Démocratique du Congo (SNEL). L’objectif était de dresser le bilan des deux décennies d’activités du PEAC et de convenir d’une nouvelle approche stratégique et opérationnelle visant à accélérer la réalisation physique des projets intégrateurs.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre d’Etat Florent Ntsiba, directeur de cabinet du Président de la République, en présence de quelques membres du Gouvernement, dont Emile Ouosso, ministre de l’Energie et de l’hydraulique et certains ministres étrangers des pays membres du PEAC. Tels Arthur Bertrand Piri, président en exercice du conseil des ministres du PEAC, ministre centrafricain du développement de l’énergie et des ressources hydrauliques ; Jeannot Kalima, ministre gabonais de l’énergie et des ressources hydrauliques. On a noté aussi la présence de plusieurs personnalités comme Mme Marie Thérèse Chantal Mfoula Edjomo, commissaire à l’aménagement du territoire, aux infrastructures et à l’énergie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ; Atadet Azarek Mogro, secrétaire permanent du PEAC et deux de ses prédécesseurs, ainsi que les directeurs généraux des sociétés d’électricité des pays membres du Pool énergétique.
Cet anniversaire a été célébré sous le thème «Convertir le potentiel hydroélectrique de l’Afrique centrale en opportunités d’investissements». Les activités se sont déroulées en deux phases : les séances de présentation du PEAC et des sociétés d’électricité membres du PEAC, ainsi que les sociétés partenaires. La deuxième phase a été consacrée aux aux débats. Quatre thématiques ont été abordées: «Commission régionale de régulation de l’électricité de l’Afrique centrale (CORREAC), Futur régulateur responsable du développement effectif du marché de l’électricité en Afrique centrale» ; «Coopération énergétique garant de l’intégration régionale: cas de la boucle de l’amitié énergétique entre la République démocratique du Congo, la République du Congo et l’Angola» ; «Energie et environnement» et «Contraintes et opportunités du partenariat public-privé dans le financement des infrastructures électriques en Afrique centrale».
En 2003, les Etats membres de la CEEAC avaient décidé de mutualiser leurs efforts au sein d’un cadre adéquat pour la réalisation d’une politique commune en matière de production, de transport, de distribution des réseaux électriques et des services connexes. Mais, les débats ont fait ressortir que malgré les mesures prises pour améliorer le profil de l’espace énergétique de la sous-région et favoriser le développement d’infrastructures fiables et suffisantes, le niveau de développement est encore faible.
Le président en exercice du conseil des ministres du PEAC a lancé un appel à tous les pays membres du PEAC à fournir plus d’efforts. «Durant deux décennies de mise en œuvre du mandat de grande envergure dévolu au PEAC, des préalables indispensables ont été posés, grâce, entre autres, à un travail de planification et de visibilité, de formalisation et de simplification du champ réglementaire et de pragmatisme dans l’accomplissement des projets. Tout en capitalisant les efforts et les acquis antérieurs, nous devons davantage soutenir les orientations stratégiques nouvelles et fortes issues des réflexions conduites par le secrétariat permanent afin d’accélérer la réalisation des projets… ».
Ouvrant les activités, Florent Ntsiba a relevé qu’«en matière d’électricité, l’Afrique est encore le continent du paradoxe. Elle est à la fois un géant énergétique par des ressources dont elle dispose et un nain électrique pour les capacités réelles sur lesquelles elle peut s’appuyer aujourd’hui. Avec 10 % des réserves mondiales des réserves hydrauliques, économiquement exploitable; avec près de 10 % des réserves mondiales prouvées de pétrole; 8 % des réserves mondiales de gaz et 6 % des réserves de charbon, ce continent est précisément considérable de potentiels et des ressources énergétiques».
A la fin des travaux, les participants ont formulé des recommandations consignées dans le communiqué final dont, entre autres, opérationnaliser dans chaque Etat membre du PEAC, le prélèvement PEAC décidé par les chefs d’Etat et de Gouvernement en juin 2015. Un document de plaidoyer des participants intitulé «Appel de Kintélé» a été produit.
Clôturant les activités, Emile Ouosso a souhaité qu’il soit utile que la CEEAC invite tous les ministres de l’énergie à Libreville au Gabon pour qu’ils puissent activer les mécanismes de renforcement de la politique publique en matière d’investissements dans le secteur de l’électricité. Il a été signé un protocole d’accord tripartite relatif à l’aménagement hydroélectrique de la Lobaye en RCA et les lignes associées entre la Centrafrique, le Congo et la RDC.

Philippe BANZ