Dans le cadre de la gestion durable des terres, processus de l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), un groupe de travail pilote pour l’agriculture durable a été mis en place regroupant les organisations de la société civile. Ce groupe a donné une conférence de presse le 9 novembre 2024, à Brazzaville, sur la réglementation de l’agriculture. Guy Blanchard Okéri, coordonnateur du réseau climat Congo, a été le principal animateur de cette conférence de presse, avec quelques membres du Groupe et Mme Nina Cynthia Yombo Kiyindou, directrice exécutive de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).
L’absence de ce cadre réglementaire du secteur agricole devient préoccupant face aux défis, du fait que ce manque de loi bloque les réformes nécessaires pour améliorer le statut des producteurs agricoles, en particulier ceux qui travaillent dans les zones agricoles protégées (ZAP).
Les animateurs de la conférence de presse ont jugé qu’il est impératif que cette loi soit transmise sans délai au Parlement pour permettre un débat démocratique pour adoption, afin de sa mise en œuvre rapide. Les résultats des enquêtes menées dans huit ZAP se trouvant dans les départements de la Cuvette-Ouest, des Plateaux, du Pool et de la Bouenza, sur 33 déjà existantes dans le pays depuis deux ans, ont montré que les producteurs évoluant dans ces zones font face à de nombreux défis. Les conditions de travail sont difficiles, souvent exacerbées par un manque de ressources et de soutien. Leurs droits et leur statut doivent être clairement définis et protégés.
Les conférenciers ont aussi précisé que l’utilisation des engrais chimiques dans les zones agricoles protégées ont des effets négatifs sur la qualité des sols. Ces engrais compromettent la durabilité de l’agriculture, ont-ils souligné.
Pour la société civile, le besoin impérieux de réaliser des études d’impact, notamment l’évaluation environnementale stratégique, avant toute mise en œuvre des politiques et stratégies agricoles s’avère nécessaire. Ces études permettront d’évaluer les conséquences des décisions prises sur l’environnement et les communautés agricoles.
Les membres du groupe de travail pilote pour l’agriculture durable ont demandé au ministère de l’Agriculture de prendre des mesures concrètes pour garantir la transmission de cette loi à l’Assemblée nationale et de soutenir les producteurs dans les ZAP afin de préserver le patrimoine agricole pour les générations futures.
Pour garantir l’effectivité et l’acceptabilité de l’agriculture, des actions ont été proposées parmi lesquelles il est impérieux d’engager une consultation approfondie de la loi sur l’agriculture avec toutes les parties prenantes, y compris les producteurs, les organisations agricoles, les organismes de recherche, d’enseignement supérieur et la société civile.
Philippe BANZ