C’est le 13 novembre 2009 que l’ancien député de Goma Tsé-Tsé, maire de Brazzaville et Premier ministre, Bernard Bakana Kolelas, mourait à Paris, en France, à l’âge de 76 ans. Mercredi 13 novembre 2024, jour mémorable où il a totalisé 15 ans sous terre, ses parents biologiques, sa famille politique du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) et ses alliés, se sont souvenus de cette date et de cet homme politique charismatique qui a longtemps lutté pour l’instauration de la démocratie au Congo en s’opposant au communisme et au parti unique.
Une messe a été célébrée en sa mémoire en l’église Saint Pierre Claver de Bacongo, par l’abbé Vincent Massengo, vicaire général de Brazzaville, qui avait à ses côtés cinq prêtres. Deux chorales ont été à l’honneur pour l’animer: Tanga ni tanga de ladite paroisse et Tu Tsindisa de la paroisse Saint Charles Lwanga de Makelekelé. Parmi les participants, on pouvait remarquer la présence du ministre d’Etat, ministre du Commerce, des approvisionnements et de la consommation, Alphonse Claude N’silou; Juste Désiré Mondelé, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, de la décentralisation et du développement local; Euloge Landry Kolelas, président du MCDDI; des anciens ministres; des parlementaires; des hommes politiques de tous rangs et de nombreux invités.

M. Désiré Sosthène Matoko, président du comité d’organisation des festivités de l’an 15 de la mort de Bernard Bakana Kolelas, a dressé le tableau du combat politique mené par le défunt.
Dans son homélie et en rapport avec les textes bibliques du jour tirés de Luc 17, 11-19 (guérison de dix lépreux), l’abbé Vincent Massengo a indiqué que cette célébration entrait dans le droit chemin du mois de novembre dédié aux morts. «En communion avec les morts pour ce mois de novembre qui leur est dédié, la culture catholique nous enseigne que les morts ne sont jamais morts. Dans la tradition catholique, en ce mois de novembre, nous prions pour les défunts. Cette pratique remonte à la deuxième moitié du 2è siècle et donc, nous ne faisons que respecter cette tradition. La famille biologique et politique de Bernard Bakana Kolelas qui ont choisi cette date et ce mois, n’a pas eu tort, car c’est le moment propice de penser à sa mémoire et de prier pour les défunts.

A travers cette célébration eucharistique, il nous faut raviver nos souvenirs du passé dans le respect de la foi pour que Jésus-Christ entende nos cris comme les dix lépreux de l’évangile: Jésus prend pitié de nous, disent les lépreux. Mais, ce qui a fait la grandeur d’un homme comme Bernard Bakana Kolelas, c’est l’humilité, c’est le pardon. De son vivant, il l’avait bien compris en demandant pardon au peuple congolais pour toutes les incompréhensions lorsqu’il s’est agi de mener le combat de l’avènement de la démocratie dans notre pays».
Le vicaire général n’a pas manqué d’interpeller la classe politique congolaise et les pouvoirs publics. «Nous n’allons pas nous développer au Congo, s’il n’y a pas une véritable réconciliation. Nous avons besoin de cela. Le Gouvernement ne doit pas être insensible à la misère du peuple, chaque citoyen a ses droits et devoirs vis-à-vis des uns et des autres. La vie n’a pas de brouillon, tout doit être au propre. L’unité est dans la diversité et évitons le tribalisme, le régionalisme, la division». Avant de conclure son homélie, il a lancé une invite aux hommes politiques: «S’il y a un message à vous adresser: Aimons le Congo».
Pascal BIOZI KIMINOU