Année maudite, 2020 aura été marquée aussi par des morts en cascade. En effet, la mort n’a laissé guère de répit au monde sportif congolais. Cela avait commencé avec le karaté, frappé par le décès le 2 janvier 2020 à Brazzaville, du président de la Fédération, Dominique Ondzé ‘’Doukaye’’. Il repose depuis, au cimetière du centre-ville. Moins d’une semaine après, le 7 janvier, un enragé du basket-ball tombe à son tour: le kiné des Diables-Noirs et des sélections nationales, Pierre Ngali, dit ‘’Doc Pierre’’.
Ensuite, à douze jours d’intervalle, c’était le tour du premier président de la Fédération congolaise d’escrime et ancien président de la Fédération congolaise de volley-ball, Albert Kaya, décédé le 19 janvier dans la capitale.

Emilienne Lékoundzou
Emilienne Lékoundzou

La fin du mois de janvier a été marquée par la disparition brutale, le 27 janvier à Pointe-Noire, de l’ancien international de football Jean-Luc Tsélantsiéné. Il est inhumé à Brazzaville.
Début février, le monde du handball pleurait l’ancienne présidente de la Fédération congolaise, Charlotte Emilienne Lékoundzou, décédée à Paris et inhumée le 13 février à Sibiti. Peu après, il y a eu la mort le 5 février du père de la gymnastique de compétition et président de la Fédération congolaise de gymnastique, François Bakana. Puis le 7 février à Paris, celle de l’ancien boxeur Eugène Kimbembé ‘’L’Enfant’’.
Un malheur ne venant jamais seul, la COVID-19 vint tout gâcher en mars. Parmi ses victimes, un des plus illustres fils du pays, le très influent Jean-Claude Ganga, d’après les résultats d’un test COVID post-mortem. Acteur et témoin privilégié de la naissance et du développement du sport en Afrique, il est parti le 27 mars à Brazzaville. Trois jours seulement plus tard, le 30 mars, le Congo perdait l’ancien président de la République et dirigeant sportif émérite (ancien président d’Etoile du Congo, fondateur d’Inter Club et ancien président du Comité olympique national), Jacques Joachim Yhombi-Opango, emporté le 30 mars à Paris. Il y a aussi l’ancien gardien de but international des Diables-Noirs des années 1950 et 1960, Mantari ‘’Défoufou’’, fauché lui aussi par le terrible virus le 25 mars, également à Paris.
Dans sa folie meurtrière, 2020 n’a pas oublié la presse sportive. Le 24 mars, Serge Alain Elenga nous quittait. Et un peu plus tard, le 9 juillet, s’éteignait Robert Enavel Apembé. Tous les deux étaient reporter et commentateur de Radio-Congo.
Début avril voyait disparaître l’emblématique dirigeante de l’AS Cheminots, Assitou Ndiaye.
Pour marquer son territoire en mai, la mort a jeté son dévolu aussi sur l’ancien attaquant de l’AS Bantou et de l’équipe nationale de football, Rufin Malonga, le président de la Ligue de handball de Brazzaville, Guy-Patrick Epéni, l’ancien vice-président de la Fédération de basket-ball, Albert Mboussa et l’entraîneur d’Etoile du Congo et des Diables-Rouges handball, Franck Itoua Létsotso, respectivement les 2, 9, 16 et 19 de ce mois.

Assitou Ndiaye
Assitou Ndiaye

En juin, comme si le sort cherchait une icone du sport, le monde du football pleurait Foundoux ‘’Mulélé-Vieux Mul’’ (médaillé d’or des 1ers Jeux africains en 1965 et fondateur de l’Union des anciens footballeurs internationaux du Congo). C’était le 16 de ce funeste mois de juin. Dix jours avant lui, le 10 juin, le kick-boxing avait perdu Dhéo Lucas Baloukou, médaillé de bronze aux Championnats d’Afrique de Full-Contact.
Un peu plus tard, le 1er juillet, Della Alain Makosso, président de l’AS Police des années 2000, et le 27 juillet, l’ancien président général des Diables-Noirs, Lambert Ngalibali, tombent à leur tour à Paris.
Presque aussi meurtrier que juillet, août aura emporté l’ancêtre des Diables-Noirs Basket-ball et non moins qu’ancien entraîneur des Diables-Rouges dames, Philippe Mahoungou ‘’Ya Phil’’ (le 4 août). Il sera rejoint par un autre ancien basketteur et médaillé d’argent des Jeux africains de 1965, Michel Ossombi ‘’Barate’’ (11 août), puis par Paul Kéla, un dirigeant fou du cyclisme, et Anatole Missakidi (21 août), ancien entraîneur du Kotoko de Mfoa.
Le 16 septembre disparaissait l’entraîneur de football Jean-Claude Nkenzo ‘’Osei’’. Le sport de travail est frappé au cœur par la disparition le 6 octobre du président de sa fédération multisports, en l’occurrence Robert Jean-Raphaël Massamba-Débat. Le même mois, le 29 précisément, les Diables-Noirs et Diables-Rouges handball perdaient l’ancien international de handball des années 1970, Jean-Robert Ippet.
Puis ce fut un calme relatif jusqu’à la fin du mois de décembre. Là, c’est encore le football qui est affligé par la mort, le 31 décembre, d’Alfred Ondongo, ancien international… d’Etoile du Congo.
Aussi faut-il le répéter: cette liste est loin d’être exhaustive.

Guy-Saturnin
MAHOUNGOU