Suite à la crise sanitaire et l’effondrement de l’économie mondiale, le Club de Paris et le G20, dont la France, ont pris le 15 avril dernier, l’initiative de suspendre temporairement le service de la dette des pays les plus vulnérables, entre le 1er mai et le 31 décembre 2020. Un accord bilatéral a été signé mardi 15 décembre dernier entre François Barateau, ambassadeur de France au Congo, et Calixte Nganongo, ministre des Finances, en présence de Ludovic Ngatsé, ministre délégué au Budget.

Favoriser une riposte efficace face à la crise sanitaire, tel est l’objectif de l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD) qui devrait permettre aux pays qui en bénéficient de répondre aux besoins de liquidités pour faire face à l’épidémie et protéger ainsi la vie et les moyens de subsistance des personnes les plus explosées.
L’ISSD, a indiqué François Barateau, marque une étape importante dans la manifestation de la solidarité agissante de la communauté internationale, du Club de Paris et de ses créanciers en particulier, vis-à-vis des pays les plus vulnérables de la planète, dans le contexte de la crise sanitaire qui frappe tout le monde. «Le Club de Paris est le principal forum international pour la restructuration de dettes bilatérales officielles. La France en assure le secrétariat, y pèse de tout son poids et y joue un rôle actif. La France est notamment attentive à coordonner étroitement la mise en œuvre de l’ISSD, afin d’apporter un soutien maximal aux pays bénéficiaires», a-t-il dit.
L’ambassadeur de France a souligné que son pays avait aussi été le premier à soutenir l’idée d’une prorogation de cette initiative ISSD au-delà de 2020, jusqu’en 2021. Il a, depuis, été rejoint par de nombreux autres. «Au-delà de l’initiative du Club de Paris et du G20, il faut se féliciter que les institutions financières internationales et les Banques multilatérales de développement se soient également mobilisées. Le FMI en particulier, a dégagé des moyens supplémentaires pour aider qui en avaient le plus besoin en leur accordant une aide d’urgence. Le Congo a sollicité du Fonds une aide de cette nature. La France appuie cette démarche et encourage les efforts qui sont faits, de part et d’autre, pour parvenir à un octroi le plus rapide possible de cette indispensable aide d’urgence», a-t-il souligné.
François Barateau a annoncé la tenue d’un sommet de haut niveau sur le financement des économies africaines en mai 2021. Tirant les leçons des dernières années et de l’impact multidimensionnel de la crise actuelle, ce sommet contribuera à l’identification d’un nouveau modèle de croissance soutenable, répondant aux besoins et au potentiel des économies du continent africain et apportant des solutions innovantes et durables aux défis du sous-financement et du surendettement.
Pour sa part, Ludovic Ngatsé a précisé que la crise pandémique est venue non seulement confirmer le diagnostic «que nous portons collectivement sur l’importance de la coopération internationale avec les défis partagés mais aussi rappelé qu’un bilatéralisme efficace est un bilatéralisme réactif. Le Gouvernement congolais s’engage à consacrer les ressources libérées à cette initiatives de suspension du service de la dette à l’augmentation des dépenses destinées à atténuer l’impact sanitaire, économique et social de la crise liée à la COVID-19», a-t-il affirmé.
Le Gouvernement congolais, a souligné le ministre délégué au Budget, s’engage également à demander à tous les autres créanciers officiels bilatéraux à avoir droit à un traitement du service de la dette conforme à la fiche agréée dans le respect de la clause de comparabilité de traitement de service de la dette.
«Les créanciers du Club de Paris continueront de se coordonner étroitement pour la réussite et la mise en œuvre de cette initiative», a-t-il affirmé.

Aybienevie
N’KOUKA-KOUDISSA