L’Eglise catholique alerte: l’homosexualité entre en force dans nos sociétés. Entre ceux qui en font la promotion et ceux qui la critiquent ou la condamnent, il y a comme un bras de fer qui s’achèvera par la victoire des uns et la défaite des autres. La question relève pourtant moins d’un effet de mode que d’un choix de société, puisque la seule logique naturelle ne suffit plus aujourd’hui à délimiter les démarcations qui ont soutenu les sociétés jusqu’ici.
Il est du devoir de l’Eglise de tirer la sonnette d’alarme. Cela ne s’appelle pas se mêler de ce qui ne la regarde pas, ni pousser à la ringardisation des sociétés. Cela s’appelle éclairer les consciences et s’en tenir aux préceptes bibliques qui l’ont soutenue pendant plus de 2000 ans. Si le monde est monde, si la conduite entre le permis et l’interdit a constitué le point d’appui de l’évolution sociale, il a bien fallu que l’Eglise tienne le Livre des lois et en rappelle constamment le contenu aux générations. Cela n’est pas allé sans incompréhensions ni erreurs.
Mais la question est loin d’être morale. Le magistère de l’Eglise a tranché : les homosexuels sont aussi des fils et des filles de Dieu. Leur place est, dans l’Eglise, celle reconnue à tous les enfants de Dieu. Pas plus, pas moins. Il n’est donc pas (plus) question de les tenir loin de l’Eucharistie tant qu’il n’est pas question de «mariage» et d’une militance pour une cause qui reste strictement du ressort du privé. Donc, pas de calicot de revendication ou de rejet à l’entrée de temples : l’homme ou la femme en tant que créatures divines, humbles devant le Dieu créateur.
Humbles et conformes à sa volonté de s’unir pour perpétuer l’espèce. Dans ces conditions, faire de l’homosexualité une cause d’admission dans des cercles de pouvoir est déjà une déviance. Dans ces conditions, condamner l’homosexualité au nom de la morale ne se conçoit pas non plus. Mais décider qu’il faille être homosexuel pour recevoir de l’aide nous éloigne de la notion même des droits de l’homme. Faire la promotion des unions sexuelles, maladroitement appelées «mariages» et en faire le signe du progrès bouscule au moins l’entendement du commun.

Albert S. MIANZOUKOUTA