L’entrée annoncée du président du groupe parlementaire et porte-parole de l’UPADS Honoré Sayi au Gouvernement, a «surpris» la première formation politique de l’opposition et provoqué un malaise en son sein. Le secrétariat national a été obligé de convoquer une séance de travail pour examiner le cas de son cadre promu en dehors de tout consensus.

Au lendemain de la publication au 20 heures de Télé-Congo de l’équipe gouvernementale par le directeur de cabinet du Président de la République, le secrétariat national de l’UPADS, réuni en séance extraordinaire dimanche 16 mai sous la direction de son Premier secrétaire Pascal Tsaty Mabiala, a clairement dit être «surpris» par la nomination de son cadre comme ministre de l’Energie et de l’hydraulique. Le communiqué ayant sanctionné la réunion au cours de laquelle le député de la première circonscription de Dolisie était appelé à s’expliquer sur son entrée au Gouvernement, souligne que «le secrétariat national, surpris par cette nomination annoncée par les médias, a décidé d’écouter le camarade Honoré Sayi, absent à Brazzaville, pour de plus amples informations». En raison de son absence, la position du secrétariat national a été de suspendre la séance «pour la reprendre en présence de l’intéressé, le mardi 18 mai», conclut le communiqué du parti largement relayé et commenté dans les réseaux sociaux.
Selon une source, à la publication du nouveau Gouvernement, Honoré Sayi «se trouvait dans ses plantations à Vouka», dans le département du Niari. Des cadres du parti des ‘’Trois palmiers’’ affirment que le promu ne leur a jamais signifié qu’il faisait l’objet d’une sollicitude venant de la Majorité présidentielle.
Si l’UPADS s’étonne, c’est donc, commente un analyste, une démarche solitaire de Honoré Sayi, car, argumente-t-il, l’on ne peut être nommé à une haute fonction sans avoir été consulté. Mais un des soutiens du député affirme que «Honoré Sayi n’a rien demandé à qui que ce soit pour être ministre. Il est d’ailleurs le premier à être surpris».
En conclusion, si l’on en croit le secrétariat national, aucune présence au Gouvernement d’un ministre mandaté par l’UPADS ne peut être justifiée, parce que cette décision serait du ressort exclusif du parti.
On est alors tenté de dire que cette histoire ressemble comme deux gouttes d’eau à celle d’il y a 29 ans, quand Isidore Mvouba fut nommé dans le Gouvernement Bongo-Nouara du Président Pascal Lissouba. Sous la pression de son parti, le PCT, l’actuel président de l’Assemblée nationale avait fini par renoncer au maroquin qui lui était proposé. Si l’histoire s’est répétée, Honoré Sayi en détient seul la clé du dénouement que les militants de l’UPADS et l’opinion nationale attendent. «Des deux choses l’une : ou il renonce à entrer au Gouvernement quitte à mettre une épine au pied du Président Sassou-Nguesso, ou il y va avec à la clé une probable exclusion du parti», commente un internaute. Le choix clair se résume : rester fidèle au parti, ou courir vers les honneurs de la fonction ?

Jean ZENGABIO