Un géant, citoyen engagé du football congolais, est tombé en France le 6 décembre 2024: Paul Ebondzibato, ancien entraîneur de l’équipe nationale du Congo dans les années 1960. Il a été inhumé mardi 7 janvier à Brazzaville, au cimetière du centre-ville.
L’émotion qui s’est exprimée à la suite de la mort de Paul Ebondzibato, à l’âge de 89 ans, n’a pas surpris. Beaucoup de sportifs de sa génération et celle qui a suivi ont apprécié en son temps cet entraîneur qui a marqué l’histoire de son pays comme enseignant d’éducation physique d’abord, entraîneur de football ensuite, inspecteur de la jeunesse et des sports, enfin. Il a rejoint Bibanzoulou ‘’Amoyen’’, Michel Oba, Germain Gavo ‘’Moteur’’, Mayala ‘’Larbi’’, Robert Ndouri ‘’Piantoni’’, Maurice Ondjolet, etc., autant de joueurs qu’il a eus sous sa coupe, devenus entraîneurs comme lui, exemplaires et talentueux tout à la fois, qui auront laissé une trace indélébile dans la mémoire collective du peuple sportif congolais. Jean-Michel Mbono ‘’Sorcier’’, qu’il a fait débuter en équipe nationale en 1964, lui a rendu un hommage largement repris sur les réseaux sociaux. Une façon de saluer de manière unanime l’homme qui a coaché l’équipe nationale vainqueur de la Coupe des Tropiques en 1962 et celle qui a remporté la médaille d’or lors des 1ers Jeux africains en 1965, en duo avec l’ex-Soviétique Skolov. Il était conseiller du staff technique (Bibanzoulou ‘’Amoyen’’ et Mayala ‘’Larbi’’) des Diables-Rouges vainqueurs en 1972 de la 8e Coupe d’Afrique des nations, au Cameroun. D’anciens joueurs qu’il avait entraînés en équipe nationale.
Paul Ebondzibato fut, après l’indépendance, le premier entraîneur local à remporter des titres avec l’équipe nationale du Congo. C’était un immense entraîneur, un exemple, un modèle et un maître. Grâce à son flair, il n’hésitait pas à lancer les jeunes dans le grand bain. Ils sont légion: Maxime Matsima; Dzabana ‘’Jadot’’; Foundoux ‘’Mulélé’’; Ongagna ‘’Excellent’’; Alphonse Niangou qu’il dénicha en 1962 à Mouyondzi lors d’une mise au vert de l’équipe nationale dans cette localité du sud-ouest du pays ; Maurice Ondjolet; Jean Chrysostome Bikouri; Miéré ‘’Chine’’; Jean-Michel Mbono ‘’Sorcier’’; Gilbert Poaty ‘’Hidalgo’’; Foutika ‘’Jeannot’’; Gilbert Itsa ‘’Milou’’ ; Jean-Bertrand Balékita ‘’Eusebio’’; etc.
Ebondzibato était un observateur avisé. On a dit de lui qu’il était parmi «ceux qui connaissaient parfaitement l’évolution du football congolais dans son cours sinueux, parfois tourmenté comme les cataractes de notre grand fleuve, jusqu’à son épanouissement glorieux dans l’estuaire de ses années de triomphe».
Directeur national des sports en 1975, puis nommé en août 1978 directeur de l’Institut supérieur d’éducation physique et des sports (ISEPS), Paul Ebonzibato résidait en France depuis plusieurs années.
Va, Paul Ebonzibato ! Paix à ton âme.
Guy-Saturnin MAHOUNGOU