Les litiges parcellaires sont devenus un véritable phénomène de société au Congo. A telle enseigne qu’ils occupent une large part des affaires jugées devant les tribunaux. Pour une parcelle sise à Mongo Kamba-Thystère, à Pointe-Noire, et dont il détient pourtant le titre foncier, Simplice Irénée Tati Bissona dit être victime de menaces de mort de la part de M. Ekamba Elombé, magistrat officiant naguère dans la ville océane, évoluant présentement à Brazzaville, et dont la maman revendique également en être la propriétaire. Dans l’interview qu’il nous a accordée, Tati Bissona dénonce les menaces de mort dont il est victime de la part d’un homme de Droit.

*Quelles sont les raisons qui vous poussent à venir vers La Semaine Africaine ?
** C’est un litige parcellaire qui m’oppose à un magistrat, en l’occurrence Monsieur le procureur Ekamba Elombé, évoluant présentement à la Cour d’Appel de Brazzaville, et préalablement en fonction à Pointe-Noire. Je suis en litige avec lui depuis 2015. Il me profère des menaces, tout comme l’une de ses sœurs et ses frères. En dépit des matériaux, notamment le gravier, le sable, et le ciment que j’ai achetés et qui se trouvent dans la parcelle, on m’empêche de construire.

*La parcelle est bel et bien votre propriété?
**C’est ma propriété. Je détiens un titre foncier. Si elle n’était pas mienne, je ne serais pas en possession de ce document. J’ai fourni tous les documents, j’ai fait déplacer les agents du cadastre qui ont réalisé toutes les formalités. Et puis, après trois mois, n’ayant pas eu d’opposition, je suis entré en possession de ma parcelle dont je ne jouis malheureusement pas. Parce qu’elle aurait été achetée par la maman du procureur Ekamba Elombé. J’ai les références cadastrales, qui sont différentes des siennes. J’ai le titre foncier, alors que l’autre partie n’en a pas. Voyez-vous, Monsieur le procureur a travaillé à Pointe-Noire, où il a essayé, par tous les moyens, d’annuler mon titre foncier, depuis 2015. Mais, en vain. J’imagine qu’il a dû vérifier et s’en est rendu compte que je suis dans mes droits. Il a laissé de côté le Droit et profité de son statut de magistrat pour m’intimider, et plus grave, il menace de me faire la peau. Il me demande d’abandonner cette parcelle, si je veux être en paix. Dernièrement, il m’a fait savoir qu’il va profiter de ses congés pour venir spécialement me tuer.

*Qu’avez-vous déjà entrepris comme démarches?
** En 2015, la petite sœur de M. Ekamba Elombé a fait irruption dans ma parcelle. J’imagine sous les ordres de son frère. Elle est venue m’injurier, me menacer. J’ai porté plainte contre elle au Parquet de Pointe-Noire. J’étais accompagné de mon avocat, Maître Maixent Missamou. Ce jour-là, M. Ekamba Elombé a provoqué un trouble au Parquet. Il m’a proféré des menaces et tenté de m’agresser physiquement. Cette démarche n’a pas abouti. Il a argué que même si ma mère avait bien acheté cette parcelle, lui étant procureur, il n’accepterait jamais qu’elle puisse la perdre. Il a promis me tuer et aller en prison. Donc, il y avait cette démarche qui n’a pas abouti. Et puis, lorsque j’ai acheté les matériaux de construction pour débuter les travaux, les menaces ont ressurgi en octobre 2023. Comme les menaces de mort ne cessent pas, j’ai saisi sa hiérarchie depuis Brazzaville. Ainsi, j’ai écrit au ministre de la Justice et des Droits humains, à l’Inspection générale de la Justice, et au premier président de la Cour suprême.

Propos recueillis par
Véran Carrhol YANGA