La Maison de la mémoire africaine (MMA) est une institution culturelle et scientifique portée sur les fonts baptismaux en décembre 2022 à Brazzaville, et dont la vision première est la sauvegarde des cultures africaines en voie de disparition. C’est une initiative de Marcellin Mounzéo-Ngoyo, écrivain-chercheur et opérateur culturel congolais résidant en France. Il ambitionne d’organiser le samedi 7 juin 2025, à Paris, un dîner de travail sur le thème: «Brazzaville, la grande capitale oubliée». Avec pour sous-thème: «Brazzaville, terre d’histoire, terre de créativité, terre d’opportunités et terre d’investissements».

Cet événement inédit sera placé sous le patronage de la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des loisirs, Mme Lydie Pongault. Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, pourrait en être le parrain.
Le dîner rassemblera des personnalités influentes et des décideurs de différents horizons. Objectifs: mettre en lumière et rappeler le rôle crucial du Congo-Brazzaville dans l’Histoire, à l’aube de son 65e anniversaire d’indépendance qu’il célébrera cette année; restaurer sa place indiscutable au cœur de l’histoire mondiale; tirer des leçons du passé pour envisager des perspectives d’avenir enrichissantes; promouvoir l’image du Congo-Brazzaville ainsi que ses contributions significatives sur la scène internationale; faire résonner la voix du pays et partager sa vision pour l’avenir de l’Afrique en particulier, et du monde en général; offrir l’occasion à chacun de découvrir l’existence du Congo-Brazzaville, un pays accueillant, propice au tourisme et à l’investissement.
«Le Congo est un grand pays, mais il souffre aujourd’hui d’une perte de visibilité. À l’étranger, lorsqu’on évoque le Congo, on pense automatiquement à la République Démocratique du Congo (RDC). C’est une réalité triste et injuste. Pourtant, notre pays a toujours contribué, de manière significative, à l’édification d’une humanité plus juste et plus solidaire. Si, nous, Congolais, n’en parlons pas, personne ne le fera à notre place.
Récemment, le Président de la République a remporté une importante médiation en Libye. Il est essentiel que le monde entier en soit informé, et que les générations futures en gardent mémoire. De même, l’engagement du Congo en faveur de l’environnement, de la préservation des forêts et de la lutte contre le réchauffement climatique mérite une attention particulière. N’oublions pas que le Congo fut la capitale de la France libre et le théâtre de conférences historiques. Parmi tant d’autres, nous pouvons citer le Protocole de Brazzaville, signé le 13 décembre 1988, ayant conduit à l’indépendance de la Namibie, à la libération de Nelson Mandela et à l’abolition de l’apartheid. Et, la Conférence de Brazzaville, organisée du 30 janvier au 8 février 1944 pendant la Seconde Guerre mondiale et convoquée par le Comité français de la libération nationale (CFLN), sous la direction du général Charles de Gaulle, est un autre des évèvenements méconnus de l’histoire du Congo. Le Congo visait à définir l’avenir de l’empire colonial français après la guerre. Hélas, tous ces faits marquants risquent de sombrer dans l’oubli», souligne Marcellin Mounzéo-Ngoyo, le président de la MMA. «Même lorsque l’on parle des tirailleurs sénégalais, il est rarement mentionné que de nombreux Congolais, Tchadiens et Centrafricains ont également servi avec courage. Ces histoires méritent d’être racontées. Le Congo-Brazzaville a autrefois rayonné de fierté et d’influence dans des domaines variés: la résolution de conflits interétatiques, le soutien financier aux pays en difficulté, l’accueil de réfugiés politiques, le sport, la littérature et, bien sûr, la musique, qui a inspiré des générations. Cette grandeur n’est pas perdue. Elle nécessite seulement une volonté renouvelée pour être restaurée.»
A signaler que la MMA est un espace dédié à la préservation et la valorisation du patrimoine culturel africain et afro-descendant.
A travers des initiatives éducatives et culturelles, elle œuvre pour faire vivre et transmettre l’histoire, les savoirs et les contributions contemporaines des peuples d’Afrique et d’Afrodescendants.
Véran Carrhol YANGA