Il ne fait aucun doute que la guerre entre la Russie et l’Ukraine ne nous tiendra pas longtemps en neutralité. Les effets qu’elle induit ont, depuis quelques temps, dépassé le cercle concentrique autour de Kiev. Les positions qu’elle appelle à prendre seront, au fil des temps, de moins en moins idéologiques, et de plus en plus pragmatiques. Et d’abord parce qu’il s’agit de deux pays amis du Congo, mais aussi de deux gros producteurs de denrées auxquelles nous sommes attachés.
C’est pourquoi nous ne ferions pas œuvre inutile en nous engageons dans tous les aéropages où se discuteront les moyens de mettre un terme à un conflit lointain mais dont les effets commencent à gêner le monde. A peine voyons-nous quelques signes d’essoufflement, les belligérants repartent de plus belle dans la rhétorique belliciste. Et dans l’exhibition des effets ravageurs que peuvent causer leurs armes dernier cri, fabriquées ou importées. Achetées ou reçues en don.
La ménagère congolaise ne sait pas où est l’Ukraine. Si elle a déjà entendu parler des Russes, ce n’est certainement pas en termes de personnes pouvant perturber les circuits de fabrication de son pain, ou de ses beignets. Il est curieux que nous soyons plongés, en observateurs affamés, dans une guerre dont nous ne comprenons ni les tenants ni les aboutissants. A la fin de cette guerre Russie-Ukraine, le blé sera-t-il plus tendre?
Le Gouvernement veut mettre en place un plan de résistance aux conséquences de cette guerre et à la vie chère qui en est la résultante. Son plan de résilience va coûter 146 milliards. Si tout ce qu’il comporte devait se concrétiser au point et à la virgule, nous sortirions probablement des plans à slogans, qui résonnent dans la tête mais ne comblent pas les creux de l’estomac. Tout coûte cher, même le foufou qui n’est pas produit en Ukraine. Il y a quelque part, des petits malins qui se réjouissent d’une situation qui n’est pas nuisible à tous.

Albert S. MIANZOUKOUTA