Les médecins de la première vague formés à Cuba, de la 36e promotion de la Faculté des sciences de la santé, et ceux formés en Chine, en Russie et en France ont été déployés dans les 12 départements du pays. Ils vont y exercer leur métier en qualité de médecins contractuels, en attendant l’aboutissement du processus en cours de leur intégration à la Fonction publique. La cérémonie de leur départ a été patronnée par Gilbert Mokoki, ministre de la Santé et de la population, le 19 mai dernier.

Ce déploiement s’est fait après 14 mois de stage de consolidation des compétences et d’adaptation mis en place par le ministère de la Santé, afin de préparer ces médecins à un meilleur exercice de leur fonction.
Au total, 374 médecins, dont 251 formés à Cuba, ont été déployés dans les 12 départements et formations sanitaires du Congo, «en tenant compte de la densité des structures hospitalières et des besoins exprimés par les autorités sanitaires locales», a expliqué Gilbert Ndziessi, directeur général de l’administration et des ressources humaines.
Sur les 251 médecins formés à Cuba, 54 ont été retenus par les Forces armées congolaises pour y exercer en qualité d’officiers médecins.
Dans l’ensemble, les 320 autres médecins ont été répartis comme suit: Brazzaville (91), Pointe-Noire (96), Kouilou (4), Niari (23), Lékoumou (7), Bouenza (15), Pool (8), Plateaux (15), Cuvette (32), Cuvette-Ouest (9), Sangha (9) et Likouala (7).
Ce déploiement, a fait savoir Gilbert Ndziessi, se déroulera en trois phases: le premier a concerné les médecins affectés à Pointe-Noire, dans le Kouilou, les Plateaux, la Lékoumou et la Cuvette, notamment ceux de l’hôpital général Edith Lucie Bongo Ondimba. Le 31 juin aura lieu le déploiement des médecins affectés dans les départements du Niari, de la Bouenza, de la Cuvette-Ouest et de Brazzaville. Le 3 juin, le tour reviendra à ceux de la Cuvette, du Pool et de la Likouala.
Pour Gilbert Mokoki, ce déploiement vient réduire l’insuffisance des ressources humaines dont souffre le système de santé congolais. «Et l’arrivée de ce personnel soignant dans les formations sanitaires est opportune au moment où notre pays connaît une transition épidémiologique lente; transition qui se traduit par la persistance des maladies infectieuses évitables et la montée en puissance des maladies chroniques. Ce double fardeau fait subir une pression importante sur tous les piliers de notre système santé, particulièrement sur la capacité de notre système de santé à disposer des ressources humaines suffisantes», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter: «Ce chiffre de 320 est considérable et contribuera à corriger le handicap que nous connaissons sur la répartition inéquitable de médecins à travers les départements».
Le ministre a salué les efforts du Gouvernement dans l’amélioration de l’offre de soins de qualité aux populations. «L’offre de soins déséquilibrée dans un pays entraîne aux inégalités d’accès aux soins. C’est pour cela, nous sommes vivement engagés à l’amélioration de la répartition du personnel de santé sur la base du ratio-agent de santé-population. Cette stratégie permettra d’augmenter l’offre de soins dans les départements jusqu’ici déficitaires en effectif de personnel de santé. La mise à disposition d’une quantité aussi importante des médecins va dans ce sens», a poursuivi Gilbert Mokoki.
Il a indiqué que le Congo va être, sans doute, dans un avenir proche, parmi les pays de la sous-région à avoir amélioré de manière significative le ratio de la répartition du nombre de médecins par habitant. «Avant cette date, ce ratio était d’un médecin pour plus de 15.000 habitants. Avec désormais un effectif estimé à 723 médecins, on observe que nous avons désormais un médecin pour environ 8.000 habitants. Notre objectif est d’atteindre le ratio d’un médecin pour moins de 5000 habitants. Sans doute, cet objectif sera atteint en considérant les 320 médecins de la deuxième vague formée à Cuba déjà présents à Brazzaville et plus de 700 médecins de la troisième vague dont l’arrivée est annoncée d’ici la fin de l’année. Avec tous ces médecins, et le recrutement en cours du personnel paramédical, l’offre de soins sera renforcée de manière appréciable dans notre pays», a affirmé le ministre.
S’adressant à ces médecins qui débutent leur carrière dans les formations sanitaires étatiques du pays, Gilbert Mokoki leur a rappelé que leur formation a été un challenge pour le Gouvernement. Il les a exhortés à assumer leur métier avec dextérité et respect de l’éthique professionnelle, pour une meilleure santé de la population.
A noter qu’en 2018, le pays disposait d’environ 482 médecins, 979 sages-femmes et 3643 infirmiers, avec des disparités importantes entre départements urbains et ruraux.

Cyr Armel YABBAT-NGO