Le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie, Léon Juste Ibombo a lancé le 19 septembre 2024 à Brazzaville, l’atelier de consultation sur la stratégie du pôle d’intelligence artificielle (IA) pour le développement durable. Il permet d’informer et d’affiner la stratégie et le programme de mise en œuvre du Pôle de l’IA, lorsqu’il sera officiellement lancé en 2025.

Organisé par le ministère en charge des Postes, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’atelier de consultation a pour but d’une part, échanger autour des stratégies les plus efficaces pour renforcer les capacités locales en matière d’IA et d’autre part, de définir les modalités de mise en place de ce centre, qui sera un pôle d’excellence pour l’Afrique, avec un accent particulier sur certains pays clés, y compris le Congo. Les résultats des travaux de l’évaluation seront une base de données significative pour l’élaboration de la stratégie nationale de l’IA.
La représentante du PNUD au Congo, Adama Dian-Barry, a indiqué que les enjeux économiques de l’IA pourraient bien faire la différence entre ceux qui l’utilisent et les autres. Les Gouvernements, a-t-elle dit, visent à attirer les cerveaux des quatre coins du monde afin de booster leurs économies, en donnant de l’avance à leur industrie et à leurs économies sur la scène internationale. «L’IA permet également de traiter plus rapidement les données, une plus-value importante dans un contexte où le domaine de la «data» prend de plus en plus d’ampleur», a-t-elle signifié.
Adama Dian-Barry a souligné que l’adoption de la loi sur la protection des données à caractère personnel, l’édification en cours du Centre africain de l’intelligence artificielle (CARIA) et l’implantation des datacenters sont des avancées encourageantes de la politique publique, qui augmentent de belles perspectives pour l’essor de l’IA au Congo. «La perspective de l’élaboration de la stratégie nationale sur l’IA dont la finalité est de doter le Congo d’un instrument de développement qui le rend plus apte à saisir les opportunités actuelles et futures afférentes à l’IA et au traitement des données massives, pour le rendre plus attractif pour tous types d’investissements provenant notamment du secteur privé et des partenaires au développement», a-t-elle précisé.
Ouvrant les travaux, Léon juste Ibombo a déclaré que l’IA représente l’une des avancées technologiques les plus prometteuses de l’époque. Selon des études récentes, elle pourrait contribuer à hauteur de 15.700 milliards de dollars à l’économie mondiale d’ici 2030, dont une part significative pourrait profiter à l’Afrique. La République du Congo, a-t-il relevé, à travers les nombreuses réformes juridiques et institutionnelles qu’elle a entreprises, s’est proposée d’exploiter les opportunités qu’offre cette technologie, afin de capter une partie de cette valeur ajoutée, en développant progressivement un écosystème d’IA dynamique et inclusif.
«Le but est de transformer des secteurs clés de notre économie, tels que l’agriculture, en augmentant les rendements agricoles de 30 % grâce à des technologies de précision, la santé où l’IA pourrait permettre de réduire de 25 % les temps de diagnostics et d’améliorer l’accès aux soins pour nos populations les plus isolées dans les zones rurales. L’IA est un levier de transformation économique, sociale et même celui de la réforme de l’Etat dès lors qu’elle redéfinit non seulement les contours du développement, mais aussi le paradigme de l’activité administrative des Etats dans le cadre de la gouvernance de la transformation numérique», a indiqué le ministre.

A.N’K-K.