Ce nom devient fréquemment évoqué ces derniers jours. La multiplication des accidents affectant ses autobus, élégants pourtant et modernes, commence à poser question. Ou bien son matériel a vieilli (ce que démentent pourtant les plaques d’immatriculation neuves de ses véhicules), ou bien c’est le personnel qui a vieilli. Car, dans la majeure partie des accidents enregistrés, on ne peut invoquer la fatalité.
Dimanche, donc, un bus parti de Brazzaville a «fait balula» comme nous disons, non loin de Ngo : 6 morts. L’émotion suscitée est grande. Parce que Ngo succède à une liste déjà conséquente d’autres localités marquées par les blessures et le sang des voyageurs accidentés. Lors de l’un de ces accidents, La Semaine Africaine s’était déjà interrogée dans un «Coup d’œil en biais», sur la raison de ces accidents à répétition.
La société nous avait pris en grippe. Cette fois, nous avons voulu recueillir de vive voix le sentiment de ses dirigeants. Il nous a été indiqué une procédure assez décourageante, de déposer la demande d’interview au secrétariat et d’attendre qu’on nous rappelle. Pas de problème, nous le ferons. Nous aimerions comprendre si, comme le ministre des Transports a commencé à le suggérer, ces catastrophes sont dûes à l’imprudence des chauffeurs (manque de sommeil, de repos, distances de conduites trop longues…)
Le fait est que notre pays a la fâcheuse tendance d’exercer une forte pression sur un secteur, lorsque le secteur concurrent ou complémentaire ne donne plus satisfaction. Océan du Nord, mais aussi Bony Voyages, Stellimac et autres Trans Afric Express sont certes venues soulager une population qui a longtemps souffert de l’acharnement des Ninjas contre notre unique chemin de fer.
Même nos compagnies aériennes battent de l’aile, à commencer par les plus emblématiques d’entre elles qui ont disparu : Lina Congo, puis Ecair. Si, maintenant que le réseau routier qui s’étire, ne peut plus nous garantir d’aller de Pointe-Noire à Ouesso en toute quiétude, il nous faut envisager les choses autrement. Faire passer des permis de conduire de manière stricte, c’est-à-dire sans corruption, sans complaisance. Si le ver n’est pas dans le fruit ici, comme il est courant d’en trouver, ce sera possible.

Albert S. MIANZOUKOUTA