Nos Evêques viennent de boucler leur 49è assemblé plénière. Pendant une semaine, à Brazzaville, ils ont réfléchi à un thème qui mériterait d’autres sessions de travail, d’autres analyses, d’autres recherches: la formation du futur prêtre. Une Eglise est ce que ses fidèle sont, mais elle est aussi ce que sont ses prêtres. Elle tient par la solidité de leur fidélité à la Parole, par la solidité de leurs connaissances de sacerdotes au service de l’Homme.
Un prêtre bien formé est le gage d’une Eglise qui sait se dire avec clarté et sans compromissions, qui sait ramener sur le droit chemin les brebis égarées et qui n’est pas en compétition sur les malfaire de la vie. On attend du prêtre d’être la boussole dans les chambardements qui interviennent, trop rapidement et trop souvent, dans notre monde en mutations géantes. Nous vivons une époque anxiogène, où nos espoirs ne doivent pas reposer la fragilité des fétus de paille.
La solidité de nos guides spirituels peut nous aider à surmonter avec moins de dommages les tangages d’un monde dont les certitudes sont sur le passé, et souvent moins sur le futur. Nous comptons sur nos prêtres. Tel Jésus dans la barque, nous attendons d’eux la parole apaisante et calmante. Nous attendons de nous faire affectueusement tancer sur nos peurs exagérées.
Mais, après cette 49è assemblée plénière, les Evêques nous rappellent que si une meilleure formation des prêtres doit être assurée, c’est pour que la Parole de Dieu ne tombe pas sur une terre rocailleuse. En d’autres mots, des prêtres bien formés et des laïcs vivant dans l’approximation ne font pas une meilleure Eglise. La qualité au service de la médiocrité ne nous rapproche pas de l’idéal de la communauté que le Christ nous avait recommandée de construire dans l’amour et dans la charité.
Nous sommes, laïcs, très enclins à vilipender nos prêtres. Nous en oublions presque que les appels à la suite du Christ ne sont pas que pour les prêtres, mais pour tous les baptisés, tous les fils de Dieu. En page 7, notre reporter rappelle combien nos pères Evêques, leurs experts, ont approfondi les différentes approches de cette formation que nous voulons tous de qualité, mais pas seulement pour les clercs.
Les laïcs, les familles, l’école, les milieux du travail et les milieux de vie et l’Eglise à l’unisson doivent respirer ce climat d’espérance qui fait de nous tous des piliers d’un édifice reposant sur la clarté de son message. Donné, reçu et vécu par tous. Un clergé formé, un laïcat formé: voilà ce qu’est l’Eglise de la foi partagée.

Albert S. MIANZOUKOUTA