La société civile est montée au créneau pour dénoncer la recrudescence de l’insécurité dans cette ville volcanique du Nord-Kivu. Elle s’oppose à l’idée d’une quelconque future présence dans la région d’une base opérationnelle de la police du Rwanda pour lutter contre le terrorisme dans la capitale provinciale, Goma.

Il y a quelques jours, des tracts ont circulé à Goma appelant à cesser les activités le lundi 20 décembre 2021. Une demande formulée par le Conseil urbain de la jeunesse de Goma, et une dizaine de mouvements citoyens. Espoir Ngalukiye, militant du mouvement la LUCHA, a fait savoir: «Avant l’état de siège, c’était la même situation; pendant l’état de siège, c’est toujours la même situation. Les gens continuent à être tués matin, midi et soir. Les cambriolages, les kidnappings, n’en parlons pas! Nous en avons marre parce que personne ne sait qui sera la prochaine victime». Les jeunes de Goma s’opposent à «une quelconque arrivée des policiers rwandais sur le sol congolais».
Le commissaire urbain de la police locale, le colonel Alisa Job, dit ne pas être au courant. Il exhorte la jeunesse à ne pas croire aux rumeurs des réseaux sociaux. Mais Espoir Ngalukiye reste sceptique: «Nous l’avons appris à partir du site officiel de la police rwandaise qui a fait un compte-rendu selon lequel il y avait un accord pour la mise en place d’une unité opérationnelle commune. Nous avons une expérience du porte-parole du gouvernement congolais qui, un jour, disait qu’il n’y a pas de militaires ougandais sur le sol congolais. En moins de 24h, il y a eu officialisation de la présence de ces militaires».
Samedi à Kinshasa, le commissaire divisionnaire principal de la police, le général Dieudonné Amuli, qui revient d’une mission à Kigali, au Rwanda, a rassuré qu’aucun accord n’a été signé dans ce sens et qu’il n’avait ni qualité ni grade pour le faire.

Gaule D’AMBERT