Le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, a appelé les autorités de son pays à une mobilisation pour la paix et à mettre fin à la misère des Congolais dans un pays qu’il a qualifié «d’enfer» et dans une situation désastreuse.
C’était à l’occasion du réveillon de Noël, en la cathédrale Notre-Dame du Congo. L’archevêque a longuement évoqué la situation du pays:infrastructures inexistantes; flambée des prix sur le marché, insécurité généralisée à travers le pays. Selon lui, le pays ressemble beaucoup à un enfer sur terre. A Kinshasa, a-t-il relevé, la population est abandonnée et ne sait plus à quel saint se vouer. Dans les provinces, la misère est indescriptible.
L’archevêque de Kinshasa a exhorté les autorités à se remettre en question. «Nous en appelons aux uns et aux autres, notamment à tous ceux qui ont une parcelle de responsabilité, de se mettre debout pour qu’enfin cette misère puisse s’arrêter. Quand on est dirigeant, on est d’abord là pour le bonheur du peuple, et quand le peuple est dans cet état désastreux ça devrait être une interpellation pour les autorités. Qu’avons-nous fait pour que le peuple en arrive là ?», s’est-il interrogé.
S’agissant de la situation sécuritaire et de la conquête des localités dans l’Est du pays par les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda; des groupes armés qui sévissent encore dans les provinces orientales et des milices aux portes de Kinshasa, le cardinal Ambongo Besungu a indexé les stratégies de la guerre et de la diplomatie qui ont, a-t-il estimé «démontré leurs limites, elles ont échoué. J’assiste à des discours qui ne vont pas dans le sens de la création de la paix. Nous devons travailler pour la paix», a-t-il insisté.
Cependant, le Cardinal Ambongo Besungu a passé sous silence la question qui est à l’ordre du jour en R.D.C, sur le débat autour d’une potentielle réforme de la Constitution souhaitée par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et qui fait couler beaucoup d’encre et de salive dans le pays, notamment dans les arcanes politiques.
Alain-Patrick MASSAMBA