Le dimanche 20 avril 2025, en la solennité de Pâques, fête de la résurrection du Seigneur, Mgr Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, a communié pour la première fois depuis son arrivée au Congo, en mai 2022, avec la chrétienté de Saint Ambroise de Nkozo. Une paroisse située dans le quartier Mayanga du huitième arrondissement Madibou, dans les encablures de la ceinture maraichère d’Agri-Congo, le long du Djoué.
L’eucharistie présidée par Mgr Javier Herrera Corona et concélébrée par une dizaine de prêtres, parmi lesquels le père Rech Schneder Wahendi, curé de la paroisse; l’abbé Chelvy Harland Ridy Massengo, curé doyen du doyenné Saint Pie x et curé de la paroisse Notre-Dame des apôtres de Sangolo. Placée sous l’animation liturgique de la chorale des Anges et de la scholas populaire de ladite paroisse, cette messe a connu la présence du maire de Madibou, Alain Milandou, ainsi que d’autres personnalités.
Au cours de cette messe, le nonce apostolique a prononcé une homélie. «Le chant d’aujourd’hui est l’Alléluia, car le Christ qui avait été crucifié et mis à mort sur une croix, est ressuscité. Le mal et la mort n’ont pas pu le vaincre. En vérité, le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon (Luc 24, 34). C’est la première expression de la foi pascale de la part des apôtres, de ces hommes qui, plus tard, feront du témoignage rendu au Christ vainqueur de la mort le sens et le but de toute leur vie. Nous percevons dans ces paroles l’étonnement devant un événement sans précédent, les prémices d’une immense espérance, comme l’aube d’une lumière consolatrice qui, quelques instants auparavant, avait percé les ténèbres de l’abattement qui semblait définitif chez ces hommes après la scène effrayante du Golgotha. En même temps, nous sentons dans cette phrase une immédiateté, un ton familier, presqu’une fraicheur non littéraire qui en garantit l’authenticité: «En vérité, le Seigneur est ressuscité et il est apparu à Simon».
Mais, à un moment indéterminé de ce jour fatidique, le Maitre, qu’ils avaient vu se vider de son sang sur la croix, apparait aussi à Simon Pierre, c’est-à-dire à celui qui avait été constitué leur chef; et alors les choses changent: Pierre, n’est pas un homme qui souffre d’hallucinations, ils le connaissent bien, on peut lui faire confiance. En lui, pour ainsi dire, c’est toute l’Eglise qui accueille l’extraordinaire nouvelle qui n’a jamais cessé de résonner depuis: «Le Seigneur est ressuscité». La conversation entre Jésus ressuscité et l’apôtre qu’il avait trahi ne nous est rapportée par aucun évangile: elle est restée un secret enfermé dans le cœur de la personne la plus directement concernée. Mais c’est à partir de cette rencontre qui sera suivie ers le soir par celle de tout le groupe des apôtres réunis que commence officiellement la proclamation ecclésiale: «En vérité, le Seigneur est ressuscité». Cependant, au coucher du soleil de ce même jour, Jésus, démontrant qu’il est souverainement libre dans le choix de ses témoins, s’était révélé à deux personnes tout à fait secondaires, qui apparaissent ici pour la première fois et dont on ne se souviendra plus jamais dans l’histoire des origines chrétiennes. L’épisode nous est raconté par la page évocatrice de Saint Luc que nous venons d’entendre. Si l’apparition à Pierre et aux onze disciples fonde toute la prédication de l’Eglise, l’apparition aux deux disciples inconnus nous dit que tout homme peut et doit parvenir à la foi, même si c’est dans la désolation, le doute et l’absence d’espérance. Les deux voyageurs n’ont matériellement pas de destination: ils sont en route vers Emmaüs. Mais spirituellement, ils n’ont plus de perspective: ils marchent, mais ne savent plus où; ils vivent, mais ne comprennent plus pourquoi. Dans ces moments-là, la prière des deux disciples d’Emmaüs semble venir directement de nos cœurs: Reste avec nous, Seigneur, car le soir tombe et le jour décline. Lorsque l’homme parvient à la sincérité de cette demande, il est déjà arrivé au salut».
Des dons divers, dont un bœuf, ont été offerts au nonce apostolique par la communauté paroissiale. En retour, Mgr Javier Herrera Corona a promis participer à l’effort collectif en contribuant à hauteur de cinq cent mille francs cfa pour la construction de l’église dont les travaux sont en cours.
Pascal BIOZI KIMINOU
