Le plan stratégique national d’accélération de la lutte contre le tabagisme et le commerce illicite des produits du tabac pour 2025-2029 a été validé par l’ensemble des parties prenantes. Il va désormais réguler la lutte contre le tabac au Congo.
Ce plan a été validé par les acteurs nationaux engagés dans la lutte anti-tabac au cours d’un atelier qui s’est tenu du 19 au 20 mars 2025 à Brazzaville. Le but du plan est d’accélérer la mise en œuvre du protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac. Pour faire face à ce défi, le décret n°2018-216 du 5 juillet 2018, portant interdiction de fumer dans les lieux à usage public avait été publié. Il stipule qu’il est strictement interdit de fumer dans les lieux publics ou collectifs.
Organisé par le ministère de la Santé et de la population, à travers le point focal national de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, l’atelier de validation a bénéficié de l’appui de la représentation de l’OMS au Congo.
Dans le discours d’ouverture, Dr François Libama, conseiller en charge des programmes et projets de santé au ministère de la Santé et de la population, a insisté sur les conséquences du tabagisme sur la santé. «La consommation du tabac est un problème majeur de santé publique à l’échelle internationale. Car, c’est un grand facteur de risque pour de nombreuses maladies. Selon l’OMS, une personne sur 10 dans la population mondiale fume. Le tabac est l’une des principales causes de mortalité véritable dans le monde. Il est la cause des décès de la moitié de ses consommateurs. Conscient de l’ampleur du phénomène de santé publique, le Congo a finalement intégré le processus de lutte contre le tabac».
D’après les statistiques de l’OMS, près 1,2 million de décès par année sont enregistrés parmi les non-fumeurs. Actuellement, la prévalence en Afrique est évaluée autour de 9,5%. Au Congo, selon l’enquête MICS réalisée en 2015, le pourcentage des personnes de plus de 15 ans qui consommaient les produits du tabac, était de 2,7% chez les femmes, et 18,7% chez les hommes. L’enquête de surveillance du tabagisme (GYTS) réalisée en 2019 en milieu scolaire,estime que le taux de prévalence était de 9,5%, le taux de consommation de la cigarette électronique de 6% et le taux de prévalence du tabagisme passif, pour les non consommateurs, était chiffré à 21,9%.
Mme Rosalie Likibi-Boho, point focal national de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac au ministère de la santé, a indiqué que cette stratégie s’impose. «Le pays a signé des traités conventionnels. Nous avons l’obligation de les mettre en œuvre, d’où la stratégie qui est un guide. La majorité des enquêtes que nous avons réalisées avec l’appui de l’OMS ont montré qu’en 2006, le Congo avait 22,9% d’enfants de 13 à 15 ans qui fumaient et en 2009, la prévalence dans ce groupe est passée à 15,6%. En 2019, cette prévalence est passée à 9,5%».
Le plan stratégique de lutte contre le tabagisme au Congo s’articule autour de trois axes: renforcement des cadres juridiques et institutionnel de lutte contre le tabagisme et le commerce illicite des produits du tabac (Axe 1); renforcement de la coopération nationale, régionale et internationale de lutte contre le tabagisme et le commerce illicite du tabac; renforcement des capacités des acteurs de lutte contre le tabac et le commerce illicite du tabac.
Philippe BANZ