Fille de feu président Omar Bongo Ondimba et aînée de chef de l’Etat destitué Ali Bongo Ondimba, Pascaline Bongo fait face à la justice à Paris, en France, depuis lundi 29 janvier dernier. Elle est accusée de corruption passive d’agent public étranger, et soupçonnée d’être intervenue en échange d’argent, pour aider une société française à décrocher un marché public au Gabon.

Lors de l’audience au Palais de justice de Paris, les avocats de la défense ont notamment demandé l’annulation du procès. L’aînée des Bongo a tenu sa promesse d’y assister. Dans la salle d’audience, c’est son avocate qui, en premier, a attaqué l’instruction. Maître Dreyfus-Schmidt a décrit sa cliente comme un «aimant» et que les enquêteurs avaient une «attirance irrépressible» pour la faire comparaître, de par sa notoriété.
L’avocate a souligné qu’«on a vraiment l’impression que le nom Bongo est déterminant dans cette affaire. Donc, on ne peut pas décorréler le contexte de l’imaginaire collectif sur le Gabon de cette affaire aujourd’hui, qui est vraiment une affaire qui ne tient absolument pas, tant juridiquement que factuellement».
Pour la défense, la justice française n’est pas compétente pour juger cette affaire. Elle estime que les faits seraient prescrits et que des preuves auraient été saisies illégalement. En cause surtout, la découverte au cabinet d’une avocate, de documents confidentiels sur la collaboration entre Pascaline Bongo et la société française Egis Route, lesquels sont soupçonnés de cacher les faits de corruption à l’origine de l’affaire. «Viol du secret professionnel», «transgression», «stratagème déloyal», ont, tour à tour, déclaré les avocats de la défense.
Le procureur a refusé ces points, précisant qu’il n’y avait aucune volonté d’acharnement contre Pascaline Bongo ni aveuglement du parquet. Le ministère public rappelle qu’il y avait un risque que certaines preuves soient détruites ou que les conseils de Pascaline Bongo bloquent toutes les procédures. Il fallait donc saisir les documents.
Sur toutes ces demandes d’annulation, la juge a déclaré qu’elle prendrait sa décision à la fin du procès. Les audiences se poursuivent et vont pouvoir creuser jusqu’au fond de cette affaire.

Gaule D’AMBERT