Une messe en mémoire du Cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala (Cameroun) a été célébrée jeudi 1er juillet 2021 en la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville. Présidée par Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, elle était organisée en collaboration avec la famille Ntietie, laquelle a noué des relations de famille avec le défunt prélat. C’était en présence de Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville et des prêtres.

Parmi les prêtres qui y ont concélébré, il y avait les abbés Donatien Bizaboulou, recteur de la basilique Sainte-Anne du Congo, vicaire épiscopal, responsable de la Commission diocésaine chargée des vocations, des séminaires et de la formation permanente du clergé; Urgel Eric Babika, recteur de la cathédrale Sacré-Cœur de Brazzaville.
Retraçant quelques traits du vénéré serviteur de Dieu, Mgr Portella qui l’a connu depuis 1978, a d’abord rappelé que «le Cardinal Christian Tumi a beaucoup travaillé pour l’Eglise en Afrique». L’évêque émérite de Kinkala faisait d’ailleurs partie des membres de la délégation congolaise qui avaient fait le déplacement de Douala en avril pour les obsèques du Cardinal, délégation conduite par Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC).
Dans l’homélie bâtie autour des textes liturgiques du jour (Gn 22,1-19, Mt 9,1-8), l’évêque émérite de Kinkala a insisté sur le rôle que le Cardinal Tumi a joué au sein de l’Eglise continentale dans le cadre du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM) qu’il a eu à présider et aussi celle de la sous-région, au sein de l’Association des Conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC). Dans le cadre de cette institution sous-régionale qui regroupe six pays, l’archevêque émérite de Douala avait participé à sa 10ème Assemblée plénière tenue en juillet 2014 à Brazzaville, qui avait réfléchi sur le mariage. Mgr Portella s’est également appesanti sur la manière dont le défunt Cardinal s’est investi pour la paix et la stabilité de son pays le Cameroun, à travers ses opinions et sa vision de pasteur. «En tant qu’évêque témoin de l’évangile, il a accompli une œuvre qui porte encore des fruits dans son pays. Au nom de l’évangile, il n’hésitait pas à prendre des positions qui n’ont toujours pas été dans le sens de celles des responsables politiques. Cela lui a valu des menaces de toutes sortes, mais il est demeuré inflexible dans sa vision prophétique», a dit l’évêque, qui a martelé sur la cohérence entre ce que l’on fait et ce que l’on vit ou ce que l’on est. Il a loué sa sagesse, son humilité et son témoignage d’homme de foi.
Les liens entre le Cardinal Tumi et le Congo étaient devenus intrinsèques et historiques. Outre l’Eglise, le serviteur de Dieu était devenu un membre de la famille Ntietie pour laquelle il a contribué à l’éducation multiforme et la réussite de quelques-uns qu’il a adoptés et rappelés au Cameroun. Les petits-enfants de cette famille l’appelaient affectueusement «Pépé Christian». Lors du décès de la veuve Ntietie, Marie-Madeleine Béatrice Ngangoula en mars 2017, ne pouvant pas faire lui-même le déplacement de Brazzaville, le Cardinal Christian Tumi s’était fait représenter par un membre de sa famille biologique, son neveu.
Au cours de la messe, un des petits-enfants Ntietie a, au nom de la famille porté un témoignage sur les vertus du défunt Cardinal avec en prime l’amour.

Aristide Ghislain NGOUMA