Désigné à l’issue du cinquième congrès ordinaire du PCT tenu du 27 au 30 décembre dernier à Kintelé, Pierre Moussa, nouveau secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT), a rejeté la proposition faite par Pascal Tsaty-Mabiala, chef de file de l’opposition congolaise qui a sollicité le report de l’élection présidentielle de 2021 et la mise en place d’un Gouvernement de consensus.

Dans sa conférence de presse animée le 26 décembre 2019, Pascal Tsaty-Mabiala a regretté le «manque à penser»: il faudrait réfléchir à la meilleure voie possible qui conduirait le pays vers une alternance apaisée.
Pour lui, a-t-il expliqué, «sans alternance, on ne peut parler de démocratie. Et l’alternance dans notre pays n’aura lieu que si la question de la gouvernance électorale est fondamentalement réglée…Il s’agit là d’une question existentielle pour le Congo dont l’abaissement des principaux indicateurs sociaux, économiques et culturels ne peut laisser impassible tout patriote».
Il a estimé qu’il ne peut y avoir d’élections crédibles dans les 12 mois à venir en l’absence d’un corps électoral fiable résultant d’une refonte du fichier électoral actuel. «S’y ajoutent l’introduction de la biométrie, la restauration de la CENI, le découpage électoral, l’application des décisions découlant de la concertation de Ouesso, notamment la plafonnement des frais de campagne électorale. Ce travail titanesque non encore commencé ne peut être réalisé en moins de deux ans tout en tenant compte de l’exécution du programme avec le FMI», a indiqué Pascal Tsaty Mabiala, tout en faisant la suggestion d’un report de l’élection présidentielle, sur la base du consensus, à une date qui permettrait de «régler en profondeur la question de la gouvernance électorale».
Ce qui aurait pour conséquence, selon lui, la mise en place d’un Gouvernement de consensus et d’union nationale chargé de préparer cette élection, d’exécuter le programme du FMI, de conduire les affaires de l’Etat pendant une période déterminée; la prorogation du mandat du président de la République avec tous les pouvoirs constitutionnels qui s’y rattachent, mais avec interdiction pour lui de se présenter à la prochaine élection présidentielle; l’organisation groupée de toutes les élections; le retour de tous les exilés reconnus comme tels; l’adoption d’un pacte républicain dont le but est la construction d’une conscience patriotique, démocratique et républicaine, au profit de la paix, de l’unité nationale et du progrès inclusif du pays.
Pierre Moussa a qualifié ces propositions de chimères. «L’idée de la mise en place d’une transition dans un pays en paix où les institutions fonctionnent en adéquation parfaite avec la constitution est invraisemblable», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter: «Tout cela afin d’échapper à l’agenda électoral pourtant constitutionnellement clair. Le PCT déclare clairement que de tels projets sont irrecevables. Fort de la réussite du cinquième congrès ordinaire, du vibrant et émouvant message du Comité central aux congressistes, les membres du PCT, en synergie avec leurs alliés, doivent dès maintenant se mettre en ordre de bataille en vue d’affronter victorieusement la grande compétition de 2021».
«Les actions multidimensionnelles de terrain constituent donc une ardente obligation dès l’entame de la nouvelle année. Le cinquième congrès a vécu, de grands chantiers nous attendent », a-t-il précisé.
Pierre Moussa a en outre expliqué aux cadres du PCT que les opposants n’étaient pas leurs ennemis mais plutôt des amis, des concitoyens ayant opté pour des trajectoires différentes. «Ils sont des adversaires politiques avec lesquels le PCT est en compétition pacifique même si certains d’entre eux ont choisi de faire œuvre de marchands d’illusion».
Le nouveau secrétaire général du PCT est revenu sur l’unité au sein du parti. «L’attractivité et le rayonnement du PCT requièrent de ses membres une unité en béton. Ainsi, les contradictions secondaires sont résolues par le dialogue, la concertation, la discussion. L’unité du parti est la pierre angulaire, le socle sur lequel se construisent de nouvelles conquêtes et de nouvelles victoires», a-t-il dit.

Cyr Armel YABBAT-NGO