L’année 2019 s’est refermée. Elle aura été celle de toutes les désillusions pour le sport congolais. Pourtant elle était placée sous le signe de la relance. Excepté quelques rares satisfactions, elle a été un fiasco! Les responsables nationaux, ceux du mouvement sportif, toutes disciplines confondues, se sont vite heurtés à la dure épreuve de la réalité.

Les Jeux africains organisés par le Maroc, du 15 au 31 août 2019 à Rabat, ont été une grosse déception: quatre médailles seulement dans l’escarcelle de la délégation congolaise et aucune médaille en or. C’est peu et même trop peu pour un pays qui en avait raflé 32, dont 8 en or lors des Jeux de 2015 à Brazzaville. Celui sur qui le pays fondait une fois de plus ses espoirs, notamment le lanceur du poids Franck Elemba, a fait piètre figure. Il a terminé son concours à la sixième place avec un jet à 19,70m à peine.

Les amoureux du football frustrés
Tous les signaux d’alarme du football congolais sont au rouge. Organisation défaillante à tous les niveaux (clubs, fédération, ligues, etc.), tel demeure le caractère principal de ce football qui a pourtant produit quelques-uns des plus grands footballeurs du Continent.
L’équipe nationale A, incapable de se qualifier dans un groupe à 4 (Congo, RDC, Zimbabwe et Liberia), était absente de la première phase finale de Coupe d’Afrique des nations à 24 participants, organisée par l’Egypte et remportée par l’Algérie. L’équipe nationale féminine n’a pas fait non plus illusion. Elle a été éliminée le 9 avril par le Gabon, dans les éliminatoires des Jeux Olympiques 2020, poussant ainsi le Gouvernement à renoncer (Lettre à la CAF datée du 8 juillet) à la CAN 2020 pour laquelle le pays s’était engagé à abriter. Autre élimination: celle des moins de 23 ans, éjectés le 8 septembre au Stade Massamba-Débat par la Zambie (2-1 et 2-2).
Par ailleurs, aucun des clubs engagés en Afrique pour la saison 2019-2020 n’a dépassé le tour préliminaire. En Ligue des champions, l’AS Otohô a baissé pavillon devant Mamelodi Sundows d’Afrique du Sud (2-1 et 0-4). En Coupe de la Confédération, les Egyptiens du Pyramids FC se sont chargés de remettre l’Etoile du Congo à sa vraie place (1-4 et 0-1).
Maigre consolation: la qualification le 20 octobre à Brazzaville des Diables-Rouges A’ (Locaux), pour le CHAN 2020 qui aura lieu en avril prochain au Cameroun. Aux dépens de la Guinée Equatoriale (2-2 et 1-0).

Où sont passés les karatékas?
Le karaté a poursuivi sa traversée du désert. Rien ne lui réussit plus dans les grands événements. Les Congolais sont rentrés bredouille du Botswana aux championnats d’Afrique organisés du 12 au 14 juillet à Gaborone : ni or, ni argent, ni bronze autour du cou: rien!
Les déconvenues ont aussi frappé les autres sports collectifs. Le volley-ball masculin n’a pu défendre au Maroc sa médaille d’argent obtenue aux Jeux africains de 2015. La voie lui étant barrée lors des éliminatoires de la zone 4 organisées à Brazzaville, du 14 au 16 juin.
Le handball se contente des médailles de bronze de DGSP dames et d’Abo-Sport, respectivement en Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe (en avril à Oujda) et en Coupe des clubs champions (en octobre à Praia).

Des sports mineurs sauvent l’honneur
Les rares moments de joie ont été offerts par des sports considérés comme mineurs: Dony Vouta, champion d’Afrique de Kick-boxing (moins de 63 kg) style Low-kick, en juin à Yaoundé; Cyril Tchicaya et Mathias Zigbé, respectivement champion d’Afrique et vice-champion d’Afrique de scrabble francophone (épreuve Défi africain) en juillet à Brazzaville.
Quant aux pugilistes Claude Loemba (-75kg), Fabrice Nzaou (-63kg) et Hurçus Samba Koumou (+91kg), ils sont passés boxeurs professionnels en étant sacrés respectivement Champion d’Afrique centrale UBO pour le premier, et Champion d’Afrique UBO, pour les deux autres.
Le judo est toujours en proie aux affres de la division, ce qui l’exclut ipso facto des compétitions internationales.

Des décès en cascade
Enfin, l’année a été marquée par une succession de décès. Les plus connus sont: Jean Nanti (ancien gardien de but international et arbitre de handball: janvier), ‘’Ascaris’’ Missamou (animateur des stades: 31 janvier), Dieudonné Okombi (ancien président de la fédération de karaté: 23 mars à Dakar), Samuel Boulenvo (ancien boxeur: 28 mars à Paris), Ferdinand Kitsadi ‘’Zorino’’ (ancien président de la fédération de handball: 30 avril), Benoît Milandou (ancien international de football: 24 avril à Amiens), Henri Joseph Parra (ancien président de la fédération de handball: 26 mai), Gabriel Samba ‘’Njoléa’’ (ancien international de football et champion d’Afrique 1972: 24 juin), Marcel Gono (ancien arbitre de football et membre de la FECOFOOT: 10 août), Michel Ngombo ‘’Ley’’ (ancien gardien de but et international:20 novembre à Nice), Yoka (ancien arbitre de football: décembre), etc.
Triste bilan pour cette saison partagée entre les nombreux échecs et les limites des fédérations qui, dans l’ensemble, n’ont pas tenu leurs promesses. La réticence de l’Etat lorsqu’il s’agit de délier les cordons de la bourse n’arrange en rien les choses. On est pressé de voir malgré tout si les leçons de ces échecs seront tirées.

Jean ZENGABIO